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01/11/2007
Richard Wagner : extraits de Rienzi, Tristan et Isolde, Siegfried, Le Crépuscule des dieux, Parsifal, Lohengrin, Tannhäuser et Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg
Wolfgang Windgassen (ténor), Walter Carnuth (ténor), Annelies Kupper (soprano), Herta Töpper (mezzo), Richard Holm (ténor), Josef Hermann (baryton). Orchestre Symphonique de Bamberg, Orchestre Philharmonique de Munich, Orchestre Radio-Symphonique de Berlin, Richard Kraus, Ferdinand Leitner, Leopold Ludwig (direction).
Enregistré en 1953-1958 – 58’35
DG 477 6543. Présentation trilingue.


Ce n’était en rien un ténor héroïque comme le dit avantageusement la notice. Wolfgang Windgassen (1914-1974), pourtant, fut pendant vingt ans le ténor wagnérien de Bayreuth, alors même qu’on y entendait aussi ses cadets Sandor Konya ou Jess Thomas. Mais Tristan, par exemple, de 1957 à 1970, ce fut lui, si humain, si émouvant, si blessé. Non, il n’avait pas le format de Heldentenor d’un Lauritz Melchior ou d’un Max Lorenz. Mais ces ténors-là avaient vécu et Wieland Wagner l’avait compris. Comme Windgassen avait une émission très souple et ne trichait pas sur ses moyens, l’artisan du Nouveau Bayreuth sentit qu’on pouvait aussi lui confier, quitte à mettre sa voix sous pression, Siegfried, Tannhäuser ou Tristan. Et Windgassen s’identifia si bien à ces derniers, endossant aussi bien les élans juvéniles du premier que les tourments des deux autres, qu’il y devint indispensable sur presque toutes les scènes du monde.
Le récital proposé par DG le montre dans les années cinquante, avec un timbre à la lumière intacte, prouvant qu’il avait d’abord la voix de Lohengrin et de Parsifal, leur fraîcheur extasiée. A l’époque son Siegfried est encore jeune, ce qu’il restera finalement malgré des ans l’irréparable outrage – c’est affaire d’intelligence musicale autant que de voix. Quant à son Tristan, il a beau être encore un peu vert – il n’abordera le rôle pour la première fois qu’en 1957 – il annonce déjà ce qu’il sera plus tard, avec cet art du phrasé, du legato que Windgassen conservera toujours, jusque dans le délire où certains préfèrent les facilités du Sprechgesang. C’est cet art qui lui permet de chanter des pages plus « belcantistes » comme la prière de Rienzi et les airs du Walther des Maîtres, où on le connaît moins bien.
Cela dit, ce disque s’adresse plutôt aux fanatiques du ténor : les wagnériens se porteront plutôt vers telle ou telle version live des grandes années de Bayreuth, où on l’entend en situation, d’un bout à l’autre de ses rôles, la plupart du temps en glorieuse compagnie – Annelies Kupper, par exemple, n’est pas ni la meilleure Elisabeth ni la meilleure Eva qu’on puisse rêver ―, dirigé par des chefs parfois immenses, tels Clemens Krauss, Hans Knappertsbusch ou Karl Böhm.




Didier van Moere

 

 

 

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