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12/25/2006
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Roméo et Juliette – Symphonie n° 1 «Rêves d’hiver», opus 13

Orchestre symphonique «FOK» de Prague, Vaclav Smetacek (direction)
Enregistré à Prague (29 avril 1963 et 22-24 juin 1961) – 61’05
Supraphon SU 3895-2 (distribué par Abeille musique)



Comme souvent chez Supraphon, les couplages changent mais le principe «Du vieux vin dans de nouvelles outres» continue de prévaloir: rien d’inédit dans cette parution, qui a toutefois pour mérite de regrouper de manière cohérente (même compositeur, même orchestre) deux enregistrements de Vaclav Smetacek (1906-1986) précédemment offerts de façon moins ordonnée. Comme souvent aussi chez Supraphon, la notice (en anglais, allemand, français et tchèque) est un peu succincte et mal traduite (sol mineur devient la mineur…).


Roméo et Juliette (1869/1880) avait déjà été publié en complément d’un must absolu, les extraits du ballet de Prokofiev dirigés par Ancerl. A côté de cette référence, Smetacek ne pouvait que pâlir dans l’ouverture-fantaisie de Tchaïkovski. Considérée séparément, cette version révèle pourtant d’indéniables qualités – énergie, lyrisme refusant tout excès de pathos – même s’il en est évidemment de plus spectaculaires. En outre, si l’engagement de l’Orchestre symphonique de Prague, dont Smetacek fut le chef de 1942 à 1972, n’est nullement pris en défaut et si l’on a plaisir à entendre des sonorités tout sauf standardisées (notamment chez les cuivres), certaines faiblesses instrumentales doivent cependant être déplorées.


Apparue voici environ une dizaine d’années avec la Deuxième symphonie de Borodine, la Première symphonie (1866/1874), dans une prise de son dont la réverbération ne nuit aucunement au caractère analytique, donne des regrets, car il semble que Smetacek ne soit pas allé au-delà de ce qui aurait pourtant pu être le premier volet d’une prometteuse intégrale. Particulièrement aboutie dans les mouvements extrêmes, pleins de vie et d’élan juvénile, allant toujours de l’avant avec une inventivité sans cesse en alerte, dès le bruissement initial des cordes, l’interprétation marque toutefois légèrement le pas dans l’Adagio, malgré la noblesse du cantabile, et surtout dans un Scherzo trop prosaïque, ni scherzando ni giocoso, manquant de vigueur et de légèreté, mais interrompu par un Trio gracieux et nostalgique.


Smetacek reste un chef à redécouvrir: cela fait maintenant près de quinze ans que Praga lui a consacré un disque monographique (Britten, Lutoslawski et Kalabis) et Supraphon aurait été bien avisé de célébrer le centième anniversaire de sa naissance en rééditant l’une de ses plus grandes réussites, à savoir son intégrale de Ma Patrie de Smetana avec la Philharmonie tchèque (1980).


Quelques pages consacrées à Vaclav Smetacek


Simon Corley

 

 

 

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