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12/21/2006
Wolfgang Amadeus Mozart: Concertos pour piano n° 17, K. 453, et n° 21, K. 467
Orchestre Philharmonique de Vienne, Maurizio Pollini (piano et direction)

En 1976, Maurizio Pollini, champion de la musique de Boulez et de Stockhausen et conquérant des sommets pianistiques les plus ardus - Etudes de Chopin, Pétrouchka de Stravinsky et autres Hammerklavier … - avait surpris le monde musical en choisissant comme premier enregistrement avec orchestre des concertos de Mozart et qui plus est sous la direction du vénérable Karl Böhm. La réussite avait été tout simplement spectaculaire. Le pianiste italien, à l’instar de son maitre Arturo Benedetti-Michelangeli, s’y révélait un mozartien hors pair parfaitement à son aise dans le style classique. L’accord musical entre le jeune et le moins jeune maître était complet. A ce jour, le sublime Adagio du K. 488 reste inégalé par son équilibre entre émotion et rigueur.


Il faut se féliciter que Pollini, trente ans après, revienne à Mozart. Deux différences notables, c’est lui-même qui dirige l’orchestre du piano et les enregistrements sont issus de concerts publics et non du studio. Une conséquence est que l’intégration du piano dans l’orchestre n’est pas aussi peaufinée que lorsque Böhm était au pupitre. Les équilibres entre les vents et le piano manquent un peu de finesse, en particulier dans l’Allegro du K. 453. Enfin, il manque certaines marques de fabrique de Böhm, comme la clarté qu’il savait obtenir de l’orchestre ou une certaine sérénité dans la régularité et le naturel du tempo.


Ces remarques mises à part, il y a tant de choses à apprécier dans ce nouvel enregistrement. Pollini reste un mozartien hors pair, capable d’un superbe Legato et d’un merveilleux toucher. Si ConcertoNet avait émis quelques réserves sur les choix des tempi beethoveniens de Pollini, ils sont ici naturels, aérés, classiques. Il y a une certaine animation mais qui n’est pas l’illustration d’une virtuosité gratuite mais plutôt l’illustration d’un tempérament théâtral. Même dans ses œuvres instrumentales, Mozart ne reste jamais éloigné de la scène.


Au final, si vous ne connaissez pas le premier disque de Mozart de Pollini, c’est une priorité absolue. Si celui-ci vous est familier, ce nouvel enregistrement en est un digne successeur.


Antoine Leboyer

 

 

 

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