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12/10/2006
Modest Moussorgski : Tableaux d’une exposition (orchestration de Maurice Ravel)
Piotr Ilyich Tchaïkovski : Symphonie n°4, opus 36
Orchestre National du Capitole de Toulouse, Tugan Sokhiev (direction)
Enregistré à la Halle aux Grains de Toulouse (juillet 2006) – 76’22
Naïve V 5068
Tugan Sokhiev fait partie de ces jeunes chefs qui sont rapidement parvenus à acquérir une réputation internationale et à bénéficier de la confiance des orchestres. La visibilité dont jouissent, grâce aux médias actuels, ces jeunes prodiges de la direction joue certainement un rôle, mais leur charisme et leur proximité vis-à-vis des musiciens l’expliquent encore davantage. Comme le mentionne la notice dithyrambique de ce disque, c’est le cas de Tugan Sokhiev qui est, depuis septembre 2005, le chef principal invité et le conseiller musical de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse. Dans le cadre de leur premier disque en commun, Sokhiev et les forces toulousaines devaient convaincre que la succession de Michel Plasson (qui reste toutefois chef d’orchestre honoraire) n’a pas compromis l’excellence de l’orchestre.
On perçoit d’emblée une belle connivence entre le jeune chef ossète et les musiciens dans des Tableaux d’une exposition extrêmement séduisants. Avec cet orchestre, Tugan Sokhiev dispose d’un outil souple et précis pour brosser un passionnant paysage musical, coloré et contrasté. Le tempo ample qu’il adopte dans certains Tableaux permet d’apprécier le magnifique travail des différents pupitres (Ballet des poussins dans leur coquille, Marché de Limoges). Il assure également une belle cohérence d’ensemble grâce aux Promenade jouées avec ferveur et il enchaîne les Tableaux avec beaucoup de bonheur. Avec cette baguette solide, La grande porte de Kiev constitue un final majestueux débarrassé de toute grandiloquence.
Dans la Quatrième symphonie de Tchaïkovski, les musiciens rendent justice à la fulgurance et au déferlement d’énergie qui caractérisent cette musique. Cette énergie est toutefois canalisée par Tugan Sokhiev qui livre une interprétation délibérément romantique, mais sans pathos, et n’accusant aucun temps mort. Cette version n’apportera sans doute rien de neuf dans la discographie de Tchaïkovski mais elle permet de passer un excellent moment avec un chef à suivre.
Le livret comporte le nom de tous les membres de l’orchestre, ainsi que la composition, des différents pupitres pour chaque œuvre. Une initiative suffisamment rare pour être soulignée.
Le site de l’Orchestre du Capitole de Toulouse
Sébastien Foucart
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