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12/04/2006
Serge Prokofiev : Symphonies n° 5, opus 100, et n° 7, opus 131

Symphonieorchester des Bayrerischen Rundfunks, Klaus Tennstedt (direction)
Enregistré par la Radio bavaroise (2 décembre et 12 juillet 1977) – 77’29
Hänssler Profil PH05003



Ce disque au minutage copieux apporte un témoignage saisissant de l’art de Klaus Tennstedt (1926-1998), fulgurant et généreux à la fois: du chef allemand, on se souvient évidemment d’une intégrale des symphonies de Mahler parue dans les années 1980 chez EMI, époque sans doute rétive aux excès, puisqu’on lui préférait alors généralement celle qu’enregistrait parallèlement Eliahu Inbal pour Denon.


De fait, Tennstedt relit Prokofiev à la lumière de Mahler, de telle sorte que Chostakovitch n’est jamais très loin. Mais bien plus que ce côté grinçant, c’est un lyrisme, une plénitude, une énergie et une chaleur exceptionnels qui empoignent d’emblée l’auditeur, plongé dans un véritable chaudron expressif, pour ne plus le lâcher, à la manière d’un Münch ou d’un Bernstein. Il faut également entendre comment il parvient à faire sonner «à la russe» les trompettes de l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise, ou à faire rebondir les archets sur les cordes. Car son Prokofiev vit sans cesse, tour à tour épique, tranchant, dansant, précis, profond ou drôle.


La Cinquième (1944) ressort ainsi dans toute sa splendeur et ses ambiguïtés, tandis que la mal-aimée (en raison du Prix Staline dont elle fut couronnée?) Septième (1952) étincelle comme rarement. Si, pour l’une, les références ne manquent certes pas (notamment Karajan, Mravinski et Svetlanov), on se réjouit donc, pour l’autre, de disposer enfin, aux côtés des gravures historiques d’Anosov, Malko ou Mravinski, d’une grande version «moderne».


Deux petits regrets n’ôtent rien au caractère essentiel de ce disque: une notice exclusivement présentée en allemand et en anglais, intéressante s’agissant de la biographie de Tennstedt mais trop succincte sur les œuvres, ainsi qu’une prise de son compacte et un peu lointaine.


Simon Corley

 

 

 

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