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11/25/2006
Richard Wagner : Wesendonck-Lieder
Johannes Brahms : Rhapsodie pour contralto, chœur d’hommes et orchestre
Ludwig van Beethoven : air de Léonore extrait de Fidelio
Gustav Mahler : « Das irdische Leben », « Wo die schönen Trompeten blasen » extraits de Des Knaben Wunderhorn, « Ich atmet einen linden Luft, « Um Mitternacht », « Ich bin der Welt abhanden gekommen » extraits des Rückert-Lieder

Christa Ludwig (mezzo), Orchestre et Chœurs Philharmonia, Otto Klemperer (direction)
Enregistré à Londres (1962-1964) – 74’13
EMI « Great recordings of the century » 0946 3 61594 2 3. Présentation trilingue, textes trilingues.


Rien sur ce disque n’est nouveau, sinon, pour certains peut-être, les Lieder de Mahler. Chaque fois, en tout cas, des références. Christa Ludwig fut une des plus grandes chanteuses de son temps. Timbre chaud, charnu, qu’elle pouvait, selon les rôles, assombrir ou éclaircir. Voix ductile, longue, homogène, qui lui permettait d’être unique aussi bien dans Le Chant de la terre que dans la Teinturière de La Femme sans ombre. On a vu des mezzos oser Fidelio, Kundry ou Isolde, mais combien sont allées jusqu’à la Teinturière ? L’air de Léonore et la Mort d’Isolde sont d’ailleurs proposés ici. Le premier vient de la fameuse intégrale gravée en 1962 avec un Klemperer qui dirige plus – mais avec quel génie – un oratorio métaphysique qu’un opéra traditionnel : Ludwig, confrontée à des tempos qui rendent encore plus difficile un air déjà redoutable, est superbe. Avouons que le Liebestod wagnérien convainc moins, parce qu’elle y chante encore le duo d’amour du deuxième acte. Mais on imagine quelle Isolde brûlante elle eût fait : quand Karajan le lui proposa, elle préféra refuser. Les Wesendonck Lieder, en effet, sont incandescents, véritable opéra à une voix, où Klemperer, qu’on disait marmoréen parce qu’il dirigeait lentement, surtout à la fin de sa carrière, se révèle tout aussi enflammé, voire sensuel – on goûtera le moelleux des cordes dans « Im Treibhaus ». Mais il faut aussi admirer chez lui la clarté des lignes et des timbres – on oublie trop souvent l’extraordinaire coloriste qu’il fut.
D’où le prix des Lieder de Mahler, où l’on croit entendre des Klangfarbenmelodien à la Schoenberg, où le timbre de la voix se marie aux timbres de l’orchestre : très lié à l’avant-garde entre les deux guerres, le chef a toujours mis en lumière la modernité prophétique de Mahler. Poignants, baignant dans une sorte de fin du monde et du temps, « Um Mitternacht » et « Ich bin der Welt abhanden gekommen » se situent au sommet de la discographie, même si Ludwig les a enregistrés ailleurs – elle a gravé plus tard, avec Karajan, l’ensemble des cinq Rückert Lieder. Quant à la Rhapsodie pour contralto de Brahms, qui n’a jamais quitté le catalogue, on sait depuis longtemps qu’elle est d’anthologie, grâce aussi au chœur Philharmonia et au célèbre Wilhelm Pitz, dont le nom reste indissolublement lié aux grandes années du festival de Bayreuth.
Pas seulement un récital, une rencontre entre deux immenses musiciens.

Didier van Moere

 

 

 

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