Back
10/30/2006 Aymé Kunc : Pastorales pour violon et orchestre
Claude Debussy : Rhapsodie pour clarinette et orchestre
Alexandre Tansman : Concerto pour violon
Alexandre Brussilovsky (violon), Philippe Cuper (clarinette), Orchestre symphonique d’Etat de Moscou, Vladimir Ponkin (direction) [Kunc], Orchestre symphonique de Moscou, Vladimir Ziva (direction) [Debussy, Tansman]
Enregistré en public à Moscou (16 octobre 2004, 11 mai 2000 et 24 avril 2001) – 52’58
Suoni e colori SC253402
Créés par le violoniste Alexandre Brussilovsky, les disques Suoni e colori sortent à nouveau des sentiers battus avec un album, intitulé «Pastorales», proposant deux découvertes intéressantes, enregistré en public dans le cadre d’une série de concerts de musique française donnés à Moscou sous le titre «Pont Alexandre III» et dont la rareté fera sans doute pardonner la brièveté.
Le nom du Toulousain Aymé Kunc (1877-1958) n’évoque plus guère aujourd’hui que l’histoire du Prix de Rome, qu’il remporta en 1902, succédant à André Caplet, l’année où Ravel obtint quant à lui un second grand prix avec son Alcyone. Orchestré seulement en 1927, le triptyque Pastorales (1903), présenté ici dans son premier enregistrement mondial, constitue d’ailleurs l’un de ces «envois» que les pensionnaires de la Villa Médicis devaient adresser à Paris depuis l’Académie de France. Le séjour romain devait être particulièrement agréable, car la musique, dans un raffinement typiquement fin de siècle, traduit une atmosphère radieuse et ensoleillée, plus indolente dans les deux premiers volets, tandis qu’une inévitable tarentelle apporte en conclusion davantage d’énergie en même temps qu’une touche de couleur locale.
Le nom de Debussy domine évidemment le programme par sa notoriété, mais c’est ici avec une partition assez peu fréquentée, la Rhapsodie pour clarinette (1910), qu’il est ici représenté. Philippe Cuper en donne une interprétation magnifique de finesse et de poésie.
Polonais d’origine, Alexandre Tansman (1897-1986) faisait partie de cette «Ecole de Paris» dont, durant l’entre-deux-guerres, Martinu fut la figure de proue. Adoptant une structure assez inhabituelle en quatre mouvements, son Concerto pour violon (1937), rayonnant et lyrique, ne dépareille nullement un disque placé sous le signe du pastoralisme, même si le propos trahit une autre période que celle de l’œuvre de Kunc – le néoclassicisme des années 1930 – et adopte souvent un caractère plus robuste et astringent, qui n’est pas sans parfois évoquer Milhaud.
Le site de Suoni e colori
Simon Corley
|