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10/01/2006 Carl Reinecke : Concerto pour harpe, opus 182 [1]
Albert Zabel : Concerto pour harpe, opus 35 [2]
Elias Parish-Alvars : Concerto pour deux harpes, opus 91 [3]
Emmanuel Ceysson [2, 3], Xavier de Maistre ** [1, 3] (harpe), Staatsphilharmonie Rheinland-Pfalz, Hannu Lintu (direction)
Enregistré à la Philharmonie de Ludwigshafen (19-22 septembre 2005) – 67’03
Claves Records CD 50-2607
Ce disque oppose un démenti à ceux qui croient à tort que la harpe n’est qu’un instrument relégué à l’arrière plan des orchestres, à l’expressivité limitée et joué seulement par des femmes.
Au XIXème siècle, des harpistes sillonnèrent l’Europe tout en se faisant un nom dans la vie musicale de l’époque, non seulement en tant que virtuoses, mais aussi en tant que compositeurs et pédagogues. Elias Parish-Alvars (1808-1849) est considéré comme le père de la technique moderne de la harpe. Grand virtuose, il fut même qualifié par Hector Berlioz de « Liszt de la harpe » ! Son Concerto pour deux harpes et orchestre accuse une influence nettement germanique tout en prenant comme modèle les airs d’opéras italiens. Albert Heinrich Zabel (1834-1910) est directement issu de l’Ecole de Parish-Alvars au sein de laquelle il reçu l’enseignement d’un de ses élèves. Son Concerto pour harpe et orchestre, bien qu’écrit au début du XXème siècle, reste d’un sage romantisme. Le concerto le plus intéressant de ce disque est peut-être celui de Carl Reinecke (1824-1910). Personnalité musicale importante, ami, entre autres, de Mendelssohn et des époux Schumann, il se fit connaître en tant que pianiste, chef d’orchestre, pédagogue et, vers la fin de sa vie, directeur du Conservatoire de Leipzig. D’une grande richesse mélodique, son Concerto pour harpe et orchestre est une œuvre ambitieuse qui exploite toutes les potentialités expressives de l’instrument soliste, alors même que des trois compositeurs figurant sur ce disque, il est le seul à n’avoir pas été harpiste.
Ce répertoire est défendu avec conviction par Xavier de Maistre et Emmanuel Ceysson, tous deux vainqueurs du Concours de Bloomington (USA International Harp Competition), témoignant de la vitalité de l’école française de harpe. Preuve de son talent et de sa renommée dans l’univers de la harpe, Xavier de Maistre fut ainsi en 1999 le premier musicien français à avoir été accepté au sein de la Philharmonie de Vienne. Plus jeune, Emmanuel Ceysson a quant à lui une carrière qui s’annonce prometteuse. Ces deux musiciens jouent chacun un concerto (respectivement celui de Reinecke et celui de Zabel) et se produisent ensemble dans celui de Parish-Alvars. Leur jeu plein de nuances et d’expressivité s’intègre à merveille à l’accompagnement de la Philharmonie d’Etat de Rhénanie-Palatinat dirigée par Hannu Lintu.
Sébastien Foucart
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