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08/31/2006
Joseph Haydn : Sonates pour piano n° 38, Hob.XVI.23, n° 39, Hob.XVI.24, n° 54, Hob.XVI.40, et n° 59, Hob.XVI.49 – Variations en fa mineur, Hob.XVII.6
Iddo Bar-Shai (piano)
Enregistré à la Ferme de Villefavard (janvier 2006) – 76’03
Mirare MIR 014 (distribué par Harmonia mundi)
Si, à vingt-neuf ans, il n’est pas tout à fait inconnu du public français – notamment grâce à ses participations au Festival de la Roque d’Anthéron et, dans ce même cadre, grâce à une parution chez Naïve partagée avec des artistes aussi prometteurs que Bertrand Chamayou, Severin von Eckardstein, David Fray, Jean-Frédéric Neuburger et Lise de la Salle –, Iddo Bar-Shai ne s’est pas précipité pour enregistrer son premier récital. Il n’a pas non plus nécessairement choisi la facilité dans ce généreux programme sortant des sentiers battus et venant rappeler en cette année Mozart l’inestimable valeur de la production pour clavier de Haydn.
Pour ce faire, il n’endosse pas la perruque du «bon papa» mais il rend au contraire hommage à l’inventivité de ces cinq sonates – sur certains manuscrits, les Variations en fa mineur portent en effet ce titre de «sonate» – sans essayer, sur un instrument moderne, de singer le clavecin ou le pianoforte, mais adaptant son jeu à l’approfondissement de l’écriture que traduisent des œuvres apparues sur une période de vingt ans (1773-1793) au cours de laquelle la facture pianistique a considérablement évolué.
Le pianiste israélien déploie un style vivant, alternant coups de griffe et patte de velours, malice et tendresse: reprises variées, libertés avec le texte, rubato, mouvements lents où l’on se pâme volontiers, presti scarlattiens, presque précipités, il aurait même tendance à en faire un peu trop, mais il est difficile de résister à une prestation qui dénote une personnalité aussi forte et attachante, d’autant que Mirare a soigné la présentation de son produit, en particulier la notice (en français, anglais, allemand et espagnol) de Charles Johnston.
Simon Corley
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