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07/05/2006
Claude Debussy : Sonate n° 3 pour violon et piano
Béla Bartok : Sonate pour violon seul, sz. 117
Maurice Ravel : Sonate pour violon et piano n° 2

David Grimal (violon), Georges Pludermacher (piano)
Enregistré à Sion (mars 2006) – 55’26 (disque) + 25’58 (film)
Ambroisie AM 104



David Grimal veut faire savoir qu’il n’est pas un seulement un artiste accompli mais aussi un citoyen du monde: en témoignent non seulement le titre de son dernier disque – «reflection», en anglais dans le texte – mais aussi le film (sous-titré en anglais) «De Sion à l’Inde, un voyage musical avec David Grimal» qui complète ce produit au marketing très soigné. On y voit en effet le violoniste français, pas «rebelle» mais «libre», en digne émule de Yehudi Menuhin ou de Gilles Apap, se familiarisant, assis en tailleur, avec la musique carnatique ou jouant avec des musiciens indiens. Une humilité que l’on ne trouve pas toujours par ailleurs dans un propos volontiers ampoulé («catharsis», «métalangage»), à l’image d’une notice (en français et en anglais) que l’on pourra qualifier, selon l’humeur, de personnelle ou de fumeuse.


Il suffit heureusement de faire fi ces différents emballages superflus pour goûter, au verso de ce disque double face, un superbe programme, un peu court mais d’une belle cohérence: les sonates (toutes deux en sol) de Debussy et Ravel, entourant Bartok, qui laissa un enregistrement historique de la première d’entre elles avec Szigeti. Sous l’archet de Grimal, la Sonate (1917) de Debussy est marquée par un ton fantasque, presque tzigane, qui convient également, bien sûr, à la Sonate pour violon seul (1944) de Bartok, dès le Tempo di ciaccona rhapsodique à souhait, puis dans une Fuga abrupte, une Melodia qui rejoint les grandes pages nocturnes du Hongrois et un Presto final halluciné.


Dans la Seconde sonate (1927) de Ravel, Grimal retrouve un partenaire de luxe en la personne de Georges Pludermacher et s’impose avec finesse, élégance, délicatesse et transparence, sans abdiquer quoi que ce soit en intensité ou en engagement: une belle réalisation, très tenue, captivante sans basculer dans la facilité, même si le Blues central – dont le compositeur disait pourtant «C’est là de la musique française, du Ravel que j’ai écrit» – sonne bien… américain. «Selon quels critères objectifs, l’auditeur, ou l’interprète peut-il réduire ces musiques à un lieu, à une époque […]? L’interprète doit-il se contenter de réveiller une image?» s’interroge Grimal lui-même. Vous avez dit «citoyen du monde»?


Le site de David Grimal


Simon Corley

 

 

 

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