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06/25/2006
Emile Goué : Trois poèmes de Rainer Maria Rilke (#) – La Route (#) – Le Chemin (*) – Les Heures étranges (*) – Trois chansons sur la pluie (&) – Nuits d’exil (#) – Chants de l’âme navrée (*) – L’Offrande sous les nuages (#)
Christel Plancq (*) (soprano), Damien Top (#) (ténor), Jean-Jacques Cubaynes (&) (basse), Eric Hénon (piano)
Enregistré à Tihange (2005) – 65’03
Collection du Festival international Albert-Roussel SyPr054 (Distribution Recital media)
Né en 1904, Emile Goué appartenait à la génération du groupe «Jeune France» (Messiaen, Jolivet, ...). Il mena une double carrière d’enseignant (en sciences) et de musicien, mais disparut précocement en 1946, des suites de cinq années de captivité en oflag à Nienburg an der Weser, où il n’en avait pas moins continué à écrire. Les vingt-trois pièces regroupées pour ce premier enregistrement mondial, soit l’intégralité de sa production pour chant et piano, s’inscrivent sans peine dans les demi-teintes et la mise en valeur du texte caractéristiques de la mélodie française. Hormis Rilke (traduit en français), Goué n’a pas choisi de poètes célèbres, mais il sertit leurs vers d’une touche indéniablement personnelle, où percent son goût pour la musique ancienne, des harmonies complexes héritées de ses maîtres Koechlin et Roussel ainsi qu’une atmosphère le plus souvent grise et spleenétique.
Le ténor Damien Top, par ailleurs directeur artistique de ce disque, s’y taille la part du lion, ce dont on ne se plaindra pas, car sa diction, son sens lyrique et sa manière de faire vivre les poèmes font merveille. Cela étant, Christel Plancq et Jean-Jacques Cubaynes, aux voix plus inégales, ne déméritent pas dans ces pages exigeantes tant en termes de tessiture que de justesse. Quant au piano d’Eric Hénon, son timbre paraît parfois métallique, peut-être en raison de la prise de son. La notice comprend une intéressante présentation du compositeur et des œuvres par Philippe Gordien (en français et en anglais) ainsi que le texte (en français) des mélodies.
Le site de l’association «Les amis d’Emile Goué»
Simon Corley
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