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06/04/2006 Albert Roussel : Bacchus et Ariane, Suites n° 1 et 2, opus 43 – Symphonie n° 2, opus 23
Orchestre de Paris, Christoph Eschenbach (direction)
Enregistré à Paris (février et juillet 2005) – 77’57
Ondine ODE 1065-2 (distribué par Codaex)
C’est un plaisir que de retrouver l’Orchestre de Paris dans Roussel, c’est-à-dire l’un des répertoires d’élection de son fondateur, Charles Münch, d’autant que Christoph Eschenbach a choisi d’enregistrer les deux Suites qui constituent en fait l’intégralité des deux actes de Bacchus et Ariane (1931). Les mêmes interprètes avaient déjà donné à admirer la seule Seconde suite en concert à Mogador en juin 2004 (voir ici), dont toutes les qualités sont ici préservées: de l’énergie, de l’élan et du muscle, mais sans brutalité, avec des musiciens au sommet de leur art, d’autant que, sans surprise, Eschenbach préfère tenir les rênes que s’abandonner à des débordements d’enthousiasme à la Münch.
D’ordinaire, la Troisième symphonie forme un couplage chronologiquement et stylistiquement approprié, mais alors même qu’ils l’avaient jouée en public quelques mois avant la présente gravure (voir ici), c’est la plus rare Deuxième (1921) qui a été préférée en l’espèce, offrant ainsi un disque d’un minutage exceptionnellement généreux, agrémenté d’une notice de présentation experte de Damien Top (en anglais, français, allemand et finlandais). Adoptant des tempi retenus, Eschenbach apporte à cette œuvre des couleurs sombres et une solennité parsifalienne: manière de prouver que dix ans après Janowski et l’Orchestre philharmonique de Radio France (RCA), une formation française et son directeur musical allemand peuvent rendre vie de façon fort différente à une pièce qui possède sa place au répertoire des phalanges parisiennes.
Simon Corley
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