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05/21/2006
Samuel Scheidt : Ludi Musici
Les Sacqueboutiers
A Halle en 1620, Samuel Scheidt (1587-1654) a composé des Ludi Musici contenant 32 pièces sous l’aspect de deux formes musicales: les danses et les canzones reprennent des thèmes de chansons populaires, chansons reprises parfois par des compositeurs plus célèbres (Byrd, Bach…). Toujours aussi curieux, l’ensemble les Sacqueboutiers de Toulouse ont redécouvert cette oeuvre et en proposent un disque d’une grande variété musicale.
Les musiciens jouent avec une incroyable finesse les morceaux doux (“Canzon XXVIII”) mais savent aussi donner une ampleur solennelle grâce à des trompettes enthousiastes et un orgue grandiose (Courant XXXII). Les musiciens font preuve d’un certain humour comme dans le Courant XVII dans lequel se répondent des instruments en gamme ascendante, passage qui peut faire penser à certaines pages de Cavalli. Ils ont aussi un sens inné du rythme notamment dans le Courant XXIII où c’est à la fois sautillant mais également soutenu par des grelots qui marquent bien les temps et qui martèlent la musique. Canzon XXX, Les morceaux plus tristes “Paduan dolorosa XV” et “Courant dolorosa IX” sont très poignants, surtout le premier, et les instrumentistes soulignent l’atmosphère par des sons plaintifs, douloureux et expressifs. Ces extraits sont aussi à rapprocher de “Paduan V” qui est assez lent et grave. Les pistes 10 et 11 permettent de dresser un parallèle entre deux musiques qui se reprennent: “Galliard XXIV” étant une imitation plus aiguë et plus gaie du “Galliard VII”. Pour le dernier morceau du disque, ils interprètent une “Galliard Battaglia XXI” et ils peuvent donc s’en donner à coeur joie et laisser leur enthousiasme déborder.
La présentation du disque est également très soignée: la couverture présente les différents instruments utilisés dans l’enregistrement, le livret d’accompagnement (que nous ne reproduirons pas ici) explique les conditions d’écriture de l’oeuvre et les formes musicales développées. L’iconographie est également très riche.
Un disque très très agréable à écouter et qui prouve, une fois de plus, le talent et le courage de ces musiciens prêts à défendre des oeuvres oubliées à tort. Un fort bel hommage à Samuel Scheidt!
Manon Ardouin
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