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01/12/2006
Julien Copeaux : Pour Procuste – Capitolo novo
Alain Berlaud : Chi cerca trova
Caroline Marçot : Non
Marie-José Sanchez : Dauern jetzt
Vincent Manac’h : Orpheus
David Colosio : Un parmi d’autres
Jérôme Combier : Silence depuis des siècles sans toi
Denis Chevallier : Padre del ciel

Les Cris de Paris, Geoffroy Jourdain (direction)
Enregistré à Meudon (février et juin 2004) – 66’08
L’Empreinte digitale ED13213



Les neuf plages de ce disque partagent plusieurs points communs: signées de compositeurs nés entre 1971 et 1974, elles sont toutes destinées aux Cris de Paris, le chœur de chambre formé en 1998 par de jeunes chanteurs autour de Geoffroy Jourdain, et issues, à l’exception de la première, d’un cycle de douze pièces fondées sur des sonnets: aux grands classiques (Pétrarque, Louise Labé, Dante et, par deux fois, Rilke) se joignent des surprises (Queneau) et, sans doute pour beaucoup, des découvertes (Belli, Coffette).


Cette diversité des sources littéraires se traduit par un une grande variété dans le traitement des poèmes et dans l’écriture chorale a capella. C’est ainsi parfois la littéralité du texte qui est préservée, lorsqu’il est énoncé par les solistes avec un accompagnement choral de nature quasi instrumental – Silence depuis des siècles sans toi (2002) de Jérôme Combier – ou lorsque trois niveaux différents (sonnet, récit et commentaire) se conjuguent – Capitolo novo (2001) de Julien Copeaux, la pièce la plus développée (mettant il est vrai en musique quatre sonnets). Tantôt au contraire, c’est l’éclatement du texte qui est privilégié, jusqu’à le superposer à sa traduction et à l’entourer de bruitages – Dauern jetzt (2001) de Maria-José Sanchez – ou simplement dans le souci de restituer l’atmosphère évoquée par l’auteur davantage que les paroles, au besoin avec l’assistance d’un dispositif électronique, comme dans la fantaisie ludique de Un parmi d’autres (2002) de David Colosio.


Les références, plus ou moins avouées et suivies, sont également nombreuses, notamment à la Renaissance – l’hédoniste Pour Procuste (2002) de Julien Copeaux, Non (2000) de Caroline Marçot, imagé, tour à tour délicat et violent, et l’ample Padre del ciel (2001) de Denis Chevallier. Quant aux climats, ils alternent aussi bien virtuosité des exclamations, interjections, rires et imitations – Chi cerca trova (2000) d’Alain Berlaud – qu’envoûtement – Orpheus (2002) de Vincent Manac’h.


Ce disque atteste de la dynamique actuelle du chant choral français, associant ensembles vocaux et créateurs, deux des huit compositeurs regroupés dans cet enregistrement (Colosio et Manac’h) étant d’ailleurs issus du pupitre des basses des Cris de Paris. La formation de Geoffroy Jourdain n’est pas nécessairement avantagée par une acoustique réverbérée et lointaine, qui met toutefois en relief les soli, mais sa prestation se situe à la hauteur des défis présentés par des partitions techniquement exigeantes et s’inscrivant dans un très large éventail stylistique.


Il convient enfin de saluer un travail éditorial impeccable qui comprend des notes (en français et en anglais) parfaitement informatives, tant sur les œuvres que sur les compositeurs, ainsi que l’ensemble des textes chantés (traduits le cas échéant en français).


Le site des Cris de Paris


Simon Corley

 

 

 

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