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10/24/2005
Claude Debussy : Estampes – Images inédites – Valse romantique – Images (Première et Seconde séries) – L’Isle joyeuse – La plus que lente

Vanessa Wagner (piano)
Enregistré à Sion (12-15 juin 2005) - 73’25
Un disque Ambroisie AMB9991



Vanessa Wagner présente chez Ambroisie un programme principalement consacré à la période médiane de Debussy – les trois Estampes de 1903 ainsi que les six Images de 1905 et 1908 – dont un récent récital parisien avait déjà donné un avant-goût (voir ici).


La logique de ce choix, très proche de celui d’un autre musicien de la même génération, Cédric Tiberghien, chez Harmonia mundi voici cinq ans (voir ici), est cependant quelque peu brouillée par les compléments qui entourent ces trois recueils. En effet, l’idée consistant à enregistrer les trois Images inédites (ou Images oubliées) de 1894 (dont l’une constitue le premier état de la troisième pièce des Estampes) est certes excellente, mais aurait pu être prolongée avec Pour le piano (dont la Sarabande trouve également sa source dans ces Images inédites), plutôt que par L’Isle joyeuse (1904), privée de son pendant de la même année (Masques), et par deux pièces assez mineures, la Valse romantique (1890) et La plus que lente (1910).


Ambroisie livre ici un produit très étudié, avec deux photographies de Vanessa Wagner en robe blanche, à demi immergée dans une rivière glauque, imitant une naïade mirant son image à la surface de l’onde ou jetant un regard extatique vers le ciel. La première pièce de la Première série des Images (Reflets dans l’eau) a sans doute inspiré cette réalisation, mais le marché du disque classique en est-il arrivé à ne faire pas confiance aux mérites propres des partitions et des artistes pour recourir à de tels artifices de présentation?


La notice biographique – heureusement suivie d’une notice bien mieux venue, quoique du même auteur, sur les œuvres – en rajoute à sa manière: «Vanessa Wagner est née en 1973, l’année du premier choc pétrolier. Ce qui, dans la vie d’une autre personnalité, serait resté une circonstance anecdotique, a pris chez cette pianiste d’origine bretonne la valeur d’un signe: c’est en effet autour d’une énergie à fleur de peau, mais intériorisée et accumulée afin d’être donnée en partage à bon escient, que se sont bâtis très tôt son parcours artistique et sa réputation.»


Cette mise en scène semble d’autant moins justifiée qu’avec cette pianiste, l’interprète s’efface devant le compositeur, cultivant l’objectivité bien plus que le kitsch (Valse romantique, La plus que lente), sans manquer pour autant de panache (La Soirée dans Grenade), d’éclat (Jardins sous la pluie) ou d’ironie (Quelques aspects de «Nous n’irons plus au bois»). Un piano plus sobre que coloré, plus abrupt que séducteur, privilégiant la précision sur le flou, mais qui sait sonner (Reflets dans l’eau) ou sortir les griffes (L’Isle joyeuse), servi par une prise de son satisfaisante (avec toutefois un montage parfois trop audible).


Le site d’Ambroisie


Simon Corley

 

 

 

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