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01/04/2005 Benjamin Britten : Sérénade pour ténor, cor et cordes, Nocturne, Phèdre Philip Landridge (ténor), Ann Muray (mezzo-soprano)
English Chamber Orchestra (Northern Sinfonia pour Nocturne), Steuart Bedford (direction)
Naxos 8.557199 (livrets en anglais)
Benjamin Britten (1913-1976) est sorti de son purgatoire en France mais nombre de ses œuvres restent encore méconnues, certains opéras (Mort à Venise par exemple) et, plus encore, ses cycles de chants, hormis bien sûr Les illuminations qui tirent leur renommée dans nos frontières des textes de Rimbaud qu'elles mettent en musique. Ce disque présente trois joyaux du genre à trois époques distinctes de la vie du compositeur. Ecrite au même moment que Peter Grimes, la Sérénade pour ténor, cor et cordes (1943) fut créée par le ténor Peter Pears et le corniste prodige Denis Brain. Cet instrumentarium original porte déjà l'empreinte de Britten, l'extrême sensibilité, la prédilection pour le haut du registre vocal et instrumental, le raffinement et l'économie de moyens, l'invention mélodique. Nocturne (1958), pour ténor et ensemble, montre un compositeur au sommet de ses moyens où le ton mélancolique n'exclut pas l'humour (les "miaous" du poème de Thomas Middleton). Dernière œuvre vocale de Britten, Phèdre (1975) traduit toute la violence de la tragédie de Racine dont elle reprend plusieurs passages. Interprétation superlative. Un disque essentiel pour approfondir la connaissance de l'un des grands magiciens de la voix du vingtième siècle.
Philippe Herlin
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