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07/28/2003
Antonin Dvorak : Quatre pièces romantiques, opus 75
Johannes Brahms : Sonate pour violon et piano n° 2, opus 100
Karol Szymanowski : Sonate pour violon et piano,
opus 9
Maurice Ravel : Tzigane
Sayaka Shoji (violon), Itamar Golan (piano)
Deutsche Grammophon 471 533-2
Enregistré à l’Auditorium du Louvre voici près de deux ans, ce premier disque d’une élève de l’inévitable Zakhar Bron présente toutes les qualités et les défauts de ce qu’il est: la carte de visite d’une Japonaise de vingt ans, premier prix du Concours Paganini en 1999, partant à l’assaut d’une carrière internationale.
Autant tenter d’en oublier tout de suite le défaut principal: une notice (exclusivement en français) indigne de la marque hambourgeoise, privilégiant la photo sur le texte,celui-ci écrit en gros caractères, concentré sur les exploits de la violoniste, ne pipant mot du pianiste (l’excellent Itamar Golan) et décrivant les œuvres avec tant d’indigence et de poncifs qu’il en devient comique (les Quatre pièces romantiques de Dvorak «connaissent un grand succès depuis leur création», la Deuxième sonate de Brahms «compte parmi les plus belles du répertoire pour violon», Tzigane est une «œuvre-phare de Maurice Ravel»).
Inutile de préciser en revanche que Sayaka Shoji connaît son métier et qu’il est difficile de la prendre en faute sur le plan technique. Les interprétations ne révèlent sans doute pas une personnalité très marquée, se caractérisant par une tendance à souligner les aspects extérieurement romantiques des textes et recourant à des phrasés un rien complaisants (Dvorak, Brahms). Toutefois, Tzigane, traité comme un morceau de bravoure – qu’il est également, même si Ravel, comme à son habitude, envisage les choses avec une certaine ironie – ne manque pas d’énergie et de panache.
Pour le reste, on relèvera, dans ce programme nécessairement un peu décousu, une intéressante rareté: la Sonate en ré mineur (1904) que Szymanowski écrite à l’âge de vingt-deux ans: aux confins du romantisme allemand (Brahms) et français (Franck), elle ne laisse nullement présager la manière beaucoup plus aventureuse et personnelle qui sera ensuite celle du compositeur polonais, culminant avec les superbes Mythes.
Simon Corley
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