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05/12/2003 La nouvelle collection "Entrée" de Deutsche Grammophon
La célèbre firme au cadre jaune lance une nouvelle collection, "Entrée", pour accueillir les mélomanes débutants dans le temple de la musique classique. Bien lui en prend, tant les efforts pour élargir le public de la "musique savante" doivent être salués. Mais si les interprétations proposées (toutes des rééditions bien sûr) sont globalement de qualité et tout à fait recommandables, on regrette que le parti pris n'ait pas été poussé jusqu'au bout en proposant des textes de présentation plus fournis, plus didactiques et ne se limitant pas aux œuvres mais offrant également un regard sur les interprètes. Les superbes photographies noir et blanc des jaquettes attireront l'œil en tout cas. Et pour les mélomanes confirmés, cette collection permettra d'acquérir à prix doux quelques enregistrements manquant à leurs discothèques.
Plusieurs CD doivent retenir l'attention parmi les vingt proposés comme le très beau disque Bernstein (extraits de West Side Story, Adagio pour cordes de Barber, Rhapsody in Blue de Gershwin) où "Lenny" brille et reste inatteignable. Citons aussi Boulez dans L'Oiseau de feu avec Chicago et Le Sacre du printemps (avec Cleveland en 1991, à ne pas confondre avec celui de 1969 réalisé par CBS, Sony maintenant), ou Chung dans Bizet (suites de Carmen et L'Arlésienne), ou encore Ozawa dans Ravel (Boléro, Pavane, La Valse, Ma Mère l'oye, Rapsodie espagnole avec Boston), des références incontestables dans leurs domaines. On trouve également trois superbes enregistrements de Claudio Abbado, la Cinquième de Mahler, superbement dessinée et à l'atmosphère poignante, la Symphonie fantastique de Berlioz et, avec Maria Joao Pires, les Concertos pour piano n° 21 et 26 de Mozart. Un enregistrement "historique" s'est glissé dans la série, le remarquable Concerto pour violoncelle de Dvorak avec Pierre Fournier et le Philharmonique de Berlin dirigé par George Szell (1961), il est accompagné de la "Nouveau monde" par la Staastkapelle de Dresde dirigée par Levine. On sera par contre plus circonspect sur la pesante Première de Brahms dirigée par Giulini ou la peu intéressante "Pathétique" de Pletnev. Mais globalement, cette première série de parutions mérite toute notre attention.
Philippe Herlin
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