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04/07/2003
Marion Delorme de Ponchielli, Résurrection de Alfano, L’Ange de feu de Prokofiev
Accord





Il est des éditeurs courageux, qui ont le sens de leur mission et ne se contentent pas de nous offrir la énième version d’un opéra mille fois enregistré. Ainsi Accord a-t-il choisi de nous faire découvrir des partitions exhumées par René Koering à Montpellier. De Ponchielli (1834-1886), par exemple, on connaît surtout La Gioconda, où s’illustrèrent les plus grands chanteurs. Marion Delorme, qui est son dernier opéra, est tiré du drame de Victor Hugo, histoire de l’impossible rédemption par l’amour d’une courtisane amoureuse, comme l’époque les aimait tant. L’occasion pour Daniela Mazzola, toujours prête elle aussi à défendre les causes qu’on aurait crues perdues, de montrer une fois de plus son talent de chanteuse et d’interprète. Elle est entourée par une distribution assez homogène – malgré un Lelio décevant - sous la direction enflammée de Friedmann Layer, qui préside depuis longtemps aux destinées de l’Orchestre de Montpellier.

On retrouve la chanteuse et le chef, tout aussi excellents, dans Résurrection, un opéra incandescent de Franco Alfano (1875-1954), surtout connu pour avoir achevé Turandot de Puccini. L’œuvre, qui se situe plutôt du côté du vérisme, est inspirée du roman de Tolstoi, où un jeune aristocrate suit en Sibérie une domestique qu’il a séduite puis abandonnée, pour tenter de racheter sa faute.


Le cas de L’Ange de feu est différent, puisqu’il s’agit de la version française de l’hallucinante partition que Prokofiev a composée à partir d’une histoire de possession qui s’achèvera, pour la pauvre Renata, sur un des bûchers de l’Inquisition. Cette version est celle de la création, qui eut lieu sous forme de concert en 1954 au Théâtre des Champs-Elysées, alors que Prokofiev était mort en 1953. Trois ans plus tard, les mêmes interprètes se retrouvaient dans les studios d’enregistrement de la maison Vega. Face à l’excellent Xavier Depraz, la jeune Jane Rhodes compense ses défauts techniques par une composition impressionnante, sous la direction remarquable de Charles Bruck, qui ne cessa de mettre son talent au service de la musique de son temps. Le fait que ce soit chanté en français, pour ce genre d’œuvre, n’est guère gênant et pourra même permettre aux auditeurs francophones de mieux pénétrer dans cette partition du jeune Prokofiev. Il existe de toute façon deux versions en russe, dirigés par Neeme Järvi (DGG) et Valery Gergiev (Philips).
Pour ceux qui aiment à sortir des sentiers battus.


Didier van Moere

 

 

 

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