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01/15/2003
Hans Rott
Symphonie en mi majeur
Orchestre National de Montpellier
Direction Friedemann Layer
Hans Rott est si peu connu que la plupart des dictionnaires de musique l'ignorent purement et simplement. Il s'agit pourtant d'une figure attachante et très intéressante par ce qu'elle contenait en germe et qu'elle eut à peine le temps de faire fructifier avant de sombrer dans la folie puis dans la mort à l'âge de 26 ans. Et l'œuvre ici présentée est à cet égard emblématique.
Hans Rott est né à Vienne en 1858. Au Conservatoire de cette ville, il eut pour condisciples notamment Hugo Wolf et Gustav Mahler qui parlera, longtemps après la mort de Rott, des "liens spirituels étroits"qui les unissaient. Et surtout, parmi ses professeurs, il put compter Anton Bruckner qui joua un rôle capital dans sa formation. Rott fut reconnu pour des dons extraordinaires d'improvisateur qui lui vinrent peut-être de son maître mais c'est surtout sa pensée formelle et symphonique qui fut nourrie intensément à ce contact. Après une vie aussi brève que difficile, il connut un accès de folie en 1880 et mourut de tuberculose quatre ans plus tard à l'âge de 26 ans.
La Symphonie en mi majeur, certainement son œuvre la plus importante et la plus aboutie, ne fut créée qu'en…..1989 aux États-Unis ! Elle passionne pourtant, malgré ses défauts de jeunesse (le compositeur l'a écrite entre ses dix-huitième et vingt-deuxième années !), en tant que creuset où se forge sa pensée musicale ; débutant dans un climat plutôt wagnérien, l'œuvre développe ensuite une orchestration et une couleur qui alternativement préfigurent les futures symphonies de Mahler ou résonnent en écho de Bruckner. Le plus beau mouvement est sans doute le troisième, véritable anticipation de la Première Symphonie de Mahler.
L'interprétation est tout à fait convaincante et sert bien cette musique. Tout au plus aurait-on aimé que soit estompé le triangle dont Rott fait un usage un peu excessif et qui surimpose trop souvent son timbre, grelottant à la manière d'une sonnerie d'entracte, sur la riche matière orchestrale de l'œuvre !
On empruntera la conclusion de cette courte critique à la très remarquable notice rédigée par Franck Langlois pour ce disque : "le monde musical actuel regarde les univers symphoniques brucknériens et mahlériens comme antinomiques : cette Symphonie en mi majeur de Hans Rott jette entre eux des ponts jusque-là insoupçonnés. "
Florence Trocmé
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