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12/02/2002 Schubert Piano Sonatas in A minor D 537 & A major, D 664, German Dances, D 820 & D 790 Mitsuko Uchida (piano)
Beau programme, à la fois équilibré et contrasté, pour ce disque Schubert, qui ajoute une huitième pierre à l'édifice que la pianiste Mitsuko Uchida s'attache à bâtir autour du musicien. Il comporte deux sonates, composées respectivement en 1817 (Schubert a alors vingt ans) et 1819. La première, en la mineur, a été écrite dans la période où Schubert fait ses premiers essais dans le domaine de la sonate et elle est une des seules rescapées d'une série de huit. C'est une pièce très personnelle, fantasque, contrastée où les climats se succèdent, de l'allant souvent heurté du premier mouvement à la fougue du dernier en passant par les croches piquées toutes de charme de l'allegretto quasi Andantino central. Cette très belle pièce, qui n'est pas parmi les plus jouées et les plus connues, convient admirablement au style de Mitsuko Uchida, un style très pensé, dégageant bien les grandes lignes tout en manifestant d'étonnantes capacités à jouer des couleurs et à créer des contrastes. La pianiste convainc peut-être un peu moins dans la seconde sonate, en la majeur celle-là, composée pour une toute jeune fille de dix-huit ans, une œuvre très lyrique, plus simple. Le programme est ponctué par deux séries de danses allemandes. Le premier groupe de six ne suscite pas un intérêt passionné alors que dans le second ensemble, 12 Ländler, publiés par les soins de Brahms très tardivement après la mort de Schubert, on retrouve tout l'art des couleurs et de la composition des climats de Mitsuko Uchida qui peint littéralement ces apparitions disparaissantes que sont souvent ces pièces si brèves.
Florence Trocmé
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