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11/24/2002
Rachmaninov
Piano Transcriptions

Vladimir Ashkenazy

Decca 470 291-2



De la bonne idée théorique au plaisir d'écoute, il y a un pas que ne permet pas tout à fait de franchir ce disque, qui laisse une impression quelque peu mitigée.
Il regroupe deux types d'œuvres de Rachmaninov, une importante série de transcriptions et par ailleurs des pièces originales pour piano à 4 et même 6 mains.
Rachmaninov a beaucoup pratiqué la transcription, dès son enfance en fait, puisque cet art était à la base de la pratique musicale, encore à cette époque. Le présent enregistrement regroupe ses principales productions dans ce domaine : trois mouvements de la partita pour violon seul en mi majeur de Bach, des pièces d'après Schubert, Bizet, Moussorgski, Tchaïkovsky, Kreisler ; avec en particulier ses deux plus célèbres transcriptions, celle du Scherzo du Songe d'une nuit d'été de Mendelssohn et celle du Vol du bourdon de Rimsky-Korsakov. Un programme finalement assez hétéroclite de pièces très courtes, d'inégal intérêt, que le pianiste sert avec vélocité, agilité, parfaite aisance et maîtrise sur un Steinway privilégiant le medium et l'aigu. Maîtrise oui, mais presque un peu trop sans doute ! Cela manque de fantaisie, d'humour, de folie même alors qu'au fond le genre l'autorise et qu'on se souvient des tempos ahurissants que le jeune Askenazy savait prendre jadis.
Cette musique peut parler à l'esprit, elle ne parle pas beaucoup au cœur sauf à de rares et très beaux moments lyriques comme la belle Berceuse de Tchaïkovky.
Les compositions originales à quatre mains ne sont pas de tout premier plan, il faut bien le constater aussi mises à part une Barcarolle et une Romance mélancoliques à souhait et très prenantes. Elles sont jouées, très bien, par Ashkenazy et son fils Vovka. Tous deux rejoints par leur épouse et mère, Dody, pour trois pièces à six mains (on s'amuse à imaginer toute la famille Ashkenazy devant le même clavier !).
Bref, un disque qui ressemble un peu trop à une "compil'" de bis, mais dont on peut néanmoins retenir trois ou quatre beaux moments.


Florence Trocmé

 

 

 

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