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10/23/2002 Hector Berlioz : Symphonie fantastique Orchestre de Paris, Christoph Eschenbach (direction) Naïve V 4935
Le couple Orchestre de Paris-Christoph Eschenbach fait partie des meilleurs que l’on puisse trouver aujourd’hui dans le monde symphonique. Depuis sa nomination en 2000, Eschenbach réalise une travail exceptionnel en termes de mise en place, de contrôle dynamique, de précision du geste, de sens de la nuance, le tout prenant place dans un rigoureux sens organique de la forme, même si l’on peut reprocher un certain «amaigrissement» du son. Leur premier témoignage au disque commence par rien de moins que l’œuvre maîtresse de l’orchestre, la Symphonie fantastique, et le pari est brillamment remporté. On peut faire le jeu de la comparaison avec l’enregistrement mythique de Charles Munch réalisé 35 ans plus tôt sitôt nommé à la tête de l’orchestre qui venait alors d’être créé : là où le chef français cherche une densité dans les cordes et d’importants écarts de tempo pour communiquer une «fièvre» à son interprétation, le chef allemand fait preuve d’un contrôle imparable du flux musical qui maintient la tension absolument constante, y compris pendant la «Scène au champ» qui représente un écueil pour nombre de chef, beaucoup n’arrivant pas à insuffler une quelconque inspiration à ce passage difficile. A l’instinct de Munch, Eschenbach oppose une approche au scalpel, plus calculée mais diablement efficace et, pour conclure, tout à fait complémentaire. On attend avec impatience les prochaines publications de ce «couple» musical captivant !
Philippe Herlin
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