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11/08/2025 Wolfgang Amadeus Mozart : Concertos pour flûte n° 1 en sol majeur, K. 285c [313], et n° 2 en ré majeur, K. 285d [314] – Concerto pour flûte et harpe en do majeur, K. 297c [299] Anna Besson (flûte), Clara Izambert (harpe), A Nocte Temporis, Reinoud van Mechelen (direction)
Enregistré dans la salle de concert AMUZ, Anvers (décembre 2023) – 69’19
Alpha 1115 (distribué par Outhere) – Notice (en français, anglais et allemand) de Nicolas Derny

Décidément, l’œuvre concertant pour flûte de Mozart a le vent en poupe puisque, quelques mois seulement après la parution de l’excellent disque signé par François Lazarevitch chez Alpha, voici que le même éditeur nous propose exactement le même programme comportant donc les deux Concertos pour flûte ainsi que l’incontournable Concerto pour flûte et harpe.
Flûtiste baroque accomplie, Anna Besson choisit de nous interpréter, sur instrument d’époque, ces trois œuvres, accompagnée par l’ensemble A Nocte Temporis dirigé par Reinoud van Mechelen, chanteur bien connu et, accessoirement, son compagnon à la ville. La comparaison avec Lazarevitch est tentante : si les tempi sont globalement les mêmes (un disque de 69’19 ici contre 70’35 chez Lazarevitch), on perçoit peut‑être davantage de souplesse dans la précédente parution, les trois concertos accusant ici, parfois, quelque raideur. L’Allegro maestoso du Premire Concerto est un peu sec mais n’en révèle pas moins de très beaux timbres d’ensemble, Reinoud van Mechelen dirigeant son ensemble avec une grande élégance dans le Rondo conclusif. L’Allegro débutant le Concerto pour flûte et harpe est excellent, très spirituel, tandis que le premier mouvement du Second Concerto bénéficie pour sa part d’une grande fraîcheur. A l’évidence, Reinoud van Mechelen fait de l’orchestre un véritable partenaire là où François Lazarevitch concédait peut‑être une certaine distance ; saluons également le tempo de l’Andantino du Concerto pour flûte et harpe qui, bien que plus court de seulement 9 secondes par rapport au précédent disque, nous semble d’un coup beaucoup plus allant et, partant, plus naturel.
Anna Besson n’a pas grand-chose à prouver dans ces trois concertos, qu’elle enlève sans coup férir, bénéficiant à cet égard d’une technique irréprochable. Le timbre de sa flûte (une copie faite par Martin Wenner d’un modèle dû au facteur Carl August Grenser de Dresde) est très agréable, les aigus parfois un peu pincés côtoyant avec un grand équilibre un médium très large et particulièrement chaud. L’Adagio ma non troppo du Premier Concerto bénéficie d’un côté très naturel, de même que le Rondo concluant le Second Concerto. La faute peut‑être aux micros placés très (trop ?) près des deux solistes, le Concerto pour flûte et harpe nous séduit un peu moins que chez François Lazarévitch en raison d’une harpe un peu dure (notamment dans le mouvement lent), Clara Izambert tirant en revanche de magnifiques sonorités de sa harpe «historique » (un modèle du début du XIXe siècle dû au célèbre facteur George Blaicher) dans les deux mouvements rapides. Dommage que, dans le troisième mouvement, la flûte d’Anna Besson s’avère un rien trop précieuse, jouant un peu trop sur les notes piquées.
Ce disque n’en demeure pas moins une très belle réussite qui couronne à la fois deux excellentes solistes et un chef méritant tous trois d’être suivis avec attention, certains mélomanes n’ayant d’ailleurs pas attendu pour ce faire.
Le site de l’ensemble A Nocte Temporis
Le site de Reinoud van Mechelen
Sébastien Gauthier
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