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11/08/2025
Georg Friedrich Händel : Chandos Anthems : Have mercy upon me, O God, HWV 248, O sing unto the Lord, HWV 249b, As pants the hart, HWV 251b, et Let God arise, HWV 256a
Arcangelo, Jonathan Cohen (direction)
Enregistré en l’église St Jude-on-the-Hill, Londres (8‑11 June 2023) – 75’08
Alpha 1153 (distribué par Outhere)





« M. Handle [sic] m’a fait deux nouvelles anthems, très nobles, dont beaucoup pensent qu’elles dépassent de loin les deux premières. Il travaille à deux autres et quelques ouvertures qui doivent être jouées avant le première leçon. Vous feriez bien de passer à Cannons en vous rendant à Londres » : l’enthousiasme de James Brydges, neuvième baron de Chandos, premier comte de Carnarvon avant d’être premier duc de Chandos (1673‑1744), témoigne du goût pour la musique qu’avait ce haut fonctionnaire, une des plus grandes fortunes anglaises de l’époque. C’est lorsqu’il travailla à sa cour, dans les années 1717‑1719, que Händel composa cet ensemble de onze anthems numérotés HWV 246 à HWV 256a/b, qui « occupent une place unique dans la production de Händel, car il s’agit des seules grandes œuvres de musique religieuse à n’avoir pas été destinées à une cérémonie particulière » (Jonathan Keates, Georg Friedrich Händel, Fayard, p. 101).


Pour autant, quel que soit leur intérêt musical, la discographie de ces pièces n’est pas immense, largement dominée par la magnifique intégrale enregistrée par Harry Christophers avec son ensemble The Sixteen, somme évidemment publiée chez Chandos ! Mentionnons également le récent disque dirigé par Gaétan Jarry pour l’éditeur Château de Versailles Spectacles, où sont plutôt bien enregistrés seulement trois des onze anthems (HWV 246, HWV 249a/b et HWV 251).


Jonathan Cohen et son ensemble Arcangelo ont enregistré ici, en studio, quatre des onze anthems, sans que l’on sache d’ailleurs s’il s’agit là ou non du début d’une intégrale : peu importe pourrait‑on dire puisque, de toute façon, la réussite est patente. L’instrumentarium est réduit à ce dont disposait alors le duc de Brydges (douze musiciens seulement) mais cela ne nous empêche pas de bénéficier ici de très belles sonorités et surtout de musiciens d’une dextérité à toute épreuve, où brillent notamment Clara Blessing au hautbois (superbe dialogue avec la soprano dans l’air « O sing unto the Lord » au sein de l’anthem éponyme) et Inga Maria Klaucke au basson (le passage « The waves of the sea rage horribly » dans le même anthem ou son jeu en arrière‑plan dans « Like as the smoke vanisheth » dans Let God arise). Même si l’accompagnement instrumental nous semble globalement plus riche chez Harry Christophers, et de fait un rien moins séduisant, les timbres bénéficient là d’une plus grande clarté (une réverbération plus marquée), accompagnant de fait avec beaucoup de justesse une version plutôt intimiste de ces quatre Chandos Anthems.


En effet, les voix s’appliquent à rester là où elles doivent être : on n’est ni dans un oratorio, ni dans une grande ode cérémonielle, évidemment encore moins dans un opéra. Aussi, qu’il s’agisse des sopranos (la douceur de Hilary Cronin dans l’air « O sing unto the Lord »), des ténors (excellent Hugo Hymas dans « Like as the smoke vanisheth ») ou des basses, chaque soliste sait conférer le maximum à chacune de ses interventions. On est par ailleurs extrêmement sensible au mariage des voix, assez idéal en plus d’une occasion, notamment dans le très beau « Why so full of grief, O my soul ? » (As pants the hart). Jonathan Cohen fait chanter l’ensemble avec beaucoup de justesse, sachant accentuer les contrastes lorsqu’il le faut (notamment dans chaque introduction orchestrale des différents anthems, même si l’on aurait aimé hautbois plus joueur dans l’Allegro débutant O sing unto the Lord), et conférer à certains passages une ampleur dont on se demande comment ils ont pu y parvenir avec seulement trois voix (« Have mercy upon me, O God »).


Globalement une belle réussite donc, qui justifierait à nos yeux que Jonathan Cohen s’attelle maintenant aux sept autres anthems.


Le site d’Arcangelo


Sébastien Gauthier

 

 

 

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