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04/13/2025
Johann Sebastian Bach : Messe en si mineur, BWV 232
Julie Roset (soprano), Beth Taylor (mezzo), Lucile Richardot (alto), Emiliano Gonzalez Toro (ténor), Christian Immler (basse), Pygmalion, Raphaël Pichon (direction)
Enregistré à Paris (avril 2024) – 107’21
Album de deux disques Harmonia mundi HMM 902754.55


Sélectionné par la rédaction





Bach, le père, en 1750, à la fin de sa vie, offrait au monde, lui le luthérien, un monument à la foi catholique romaine, en latin, dans cette Messe en si mineur si baroque avec ses trompettes et ses fioritures. Pour cela, il avait puisé dans le fonds de sa production pour créer une œuvre qui frappe surtout par son unité et sa continuité. Tout est appel à la prière, à la paix et au pardon dans cet opus tardif non conçu pour être donné en public.


Bach, qui avait dédié en 1733 à son très catholique suzerain l’Electeur de Saxe une Missa qui ne comportait que le Kyrie et le Credo, enregistrée en 2011 par Raphaël Pichon, achève son œuvre et y fait la part belle au chœur. Et c’est autant que son excellente distribution la grande force de l’enregistrement qui arrive aujourd’hui alors que Pichon n’a jamais cessé de remettre l’œuvre sur le métier en concert à Versailles, Bordeaux, Aix, la Philharmonie de Paris et bien d’autres lieux.


Raphaël Pichon opte pour des tempi très contrastés. Il élargit beaucoup ceux du Kyrie eleison I et II d’ouverture, du Gratias agimus tibi ou du Qui tollis peccata mundi, ce qui permet d’en admirer le contrepoint avec un chœur d’emblée superlatif. Et il accélère énormément ceux du Gloria in excelsis Deo, du Credo in unum Deum initial du Symbolum, de l’Et resurrexit et surtout du vertigineux Cum Sancto Spiritu qui clôt la Missa. Mais la virtuosité du chœur et la clarté de ses plans sonores (ahurissante dans Et incarnatus est) le lui permettent toujours et il obtient de son orchestre un fondu parfait tout au long de l’œuvre.


Pour les solistes, on reste réservé sur le choix de Christian Immler, qui ne donne pas une couleur assez sombre dans Et in Spiritum Sanctum et peine un peu dans les fioritures du Quoniam tu solus sanctus, pris dans un tempo qui le dépasse souvent. La mezzo‑soprano Beth Taylor excelle dans les duos du Christe eleison et surtout dans le Laudamus Te, aussi dans un tempo très vif. La soprano Julie Roset a un volume un peu mince dont souffre le duo Domine Deus avec le ténor, Emiliano Gonzalez Toro, qui, lui, est d’une fluidité et d’une beauté de timbre absolues dans le tendre Benedictus. Enfin, Lucile Richardot se place au niveau des plus grandes interprètes des parties d’alto de la musique religieuse de Bach avec un Agnus Dei superbement recueilli et un Qui sedes ad dextram Patris d’une ligne parfaite.


Autant l’énergie que dégage Raphaël Pichon avec une direction ferme et musclée que tous les instruments solistes qui se distinguent, principalement les flûtes, le cor et les trompettes, ainsi que le continuo de Ronan Khalil au clavecin participent à la beauté de cette impressionnante version, qui restera certainement parmi celles de référence pour une œuvre qui ne manque pas, de Richter à Karajan, de Herreweghe à Savall, d’interprétations exceptionnelles.


Olivier Brunel

 

 

 

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