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11/08/2024 Martin Mirabel : Antonín Dvorák Actes Sud Musiques – 208 pages – 21 euros
Déjà riche de plusieurs titres passionnants, dont les ouvrages de Renaud Machart sur les compositeurs américains et les essais d’André Tubeuf sur Mozart, Richard Strauss et Rudolf Serkin, la collection Actes Sud Musiques s’enrichit d’un nouveau titre : Antonín Dvorák, préfacé par Martha Argerich.
C’est Martin Mirabel, auteur dans la même collection d’un Domenico Scarlatti paru en 2019 et d’un ouvrage sur le poète Germain Nouveau, réalisateur de films sur les musiciens et interprètes, qui en est l’auteur et qui a choisi d’axer la biographie d’Antonín Dvorák (1841‑1904), une vie riche mais dépourvue d’une aura romantique comme tant de compositeurs de la même époque, sur les œuvres selon leur date de composition et non de création, permettant un déroulé plus clair du processus créateur très original de ce compositeur natif de Bohême.
Les rapports avec ses contemporains, notamment Johannes Brahms qui l’aida énormément, Leos Janácek et Bedrich Smetana, sont minutieusement relatés, permettant de bien situer la place et le rôle du compositeur dans la musique d’Europe centrale de son temps. L’auteur analyse le rôle de la nature dans la vie de Dvorák et le besoin qu’il en avait pour composer, la place du quatuor à cordes dans son processus créatif explorant sans cesse ses racines tchèques et son malaise vis à vis de la langue et la culture germaniques.
L’épisode américain de la vie de Dvorák, sa gloire en Angleterre et finalement en son propre pays sont autant d’épisodes passionnants de cette vie assez peu connue de ceux qui en admirent les œuvres phares. Pas de discographie extensive, mais les interprétations majeures et historiques des œuvres majeures sont toujours signalées au fil du texte.
Olivier Brunel
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