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10/01/2024
« Contes Mystiques »
Mel Bonis : Allons prier !, opus 73
Jules Massenet : Souvenez‑vous, Vierge Marie ! – La Neige
Guy Ropartz : Vierge Sainte
Augusta Holmès : Ce que l’on entendit dans la nuit de Noël : Prélude
Edmond Diet : Les Premiers Pas de Jésus
Théodore Dubois : Pourquoi les oiseaux chantent
Gabriel Fauré : En prière
Charles Lecocq : Berceuse des Anges
Charles Lenepveu : Les Fils de la Vierge
Henri Maréchal : La Rosée
Emile Paladilhe : Premier Miracle de Jésus
Camille Saint‑Saëns : Présage de la Croix
Pauline Viardot : Le Rêve de Jésus – Divin sommeil !
Charles‑Marie Widor : Non Credo
Maria Malibran : Prière à la Madonne
Reynaldo Hahn : Cantique (sur le bonheur des justes et le malheur des réprouvés)
Francis Poulenc : Priez pour paix, FP 95
Enguerrand de Hys (ténor), Paul Beynet (piano)
Enregistré au Théâtre impérial Opéra de Compiègne (juin 2023) – 61’19
Label Rocamadour R#07 – Notice en français (avec le texte des poèmes chantés)
 Sélectionné par la rédaction
Le label Rocamadour, créé en 2020, propose sur ce disque tout un récital de mélodies françaises inspirées à douze compositeurs par des textes du poète et dramaturge Stéphan Bordèse (1847‑1919) regroupés sous le titre Les Contes mystiques. Elles sont complétées par d’autres mélodies évoquant l’enfance du Christ, en lien plus ou moins direct avec Rocamadour, comme Priez pour paix de Francis Poulenc d’après un texte de Charles d’Orléans, le compositeur ayant vécu une révélation mystique lors de sa première visite au célèbre sanctuaire en 1936.
Si l’architecture, la statuaire et le mobilier liturgique de l’époque (fin du dix‑neuvième siècle), marqués par l’esprit saint‑sulpicien, marquent un terrible déclin de l’art religieux, les textes repris ici sont souvent assortis, larmoyants et surannés, reflets d’une foi de charbonnier accordant une place presque centrale à la Vierge Marie dont l’immaculée conception avait été définie en 1854. Musicalement, les mélodies qui les reprennent ne présentent guère de surprises, les signatures les plus connues ne figurant pas forcément en tête des pages les plus intéressantes. Le Rêve de Jésus de Pauline Viardot, teinté de wagnérismes, valent ainsi bien En prière de Gabriel Fauré ou le Présage de la Croix de Camille Saint‑Saëns. Le Cantique de Reynaldo Hahn, proche de l’hymne, est presque supérieur au Priez pour paix de Francis Poulenc.
Cela étant, l’ensemble mérite le détour. Car c’est l’interprétation de ces poèmes qui fait tout le prix du disque. Le ténor Enguerrand de Hys aborde en effet les mélodies avec une probité tout à fait louable. Il n’en rajoute pas et sa diction, souvent le maillon faible dans l’interprétation de la mélodie française, mérite tous les éloges. Ses phrasés sont constamment habités et on comprend ce qu’il chante. Il est accompagné il est vrai avec sobriété par le pianiste Paul Beynet. Le tact de ce dernier trouve d’ailleurs à s’exprimer sans la voix du ténor dans un délicat Prélude d’Augusta Holmès. Tout coule avec naturel et élégance dans ces mélodies ; tout est à sa place et fait avec goût. Et on finit par être touché par la simplicité de ces pages méconnues, voire passées de mode. Un beau disque confectionné avec cœur et hautement recommandable finalement.
Le site d’Enguerrand de Hys
Le site de Paul Beynet
Stéphane Guy
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