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09/29/2024
« Cordes tressées »
Alain Fourchotte : Adagio e poi... – Espoirs – Quatuor à cordes n° 3 [*] – Freundlich Trio

Saskia Lethiec, Pierre-Olivier Queyras [*] (violon), Vinciane Béranger (alto), David Louwerse (violoncelle), Jérôme Granjon (piano)
Enregistré salle Cortot, Paris (mai 2023) – 59’28
Triton TRIHORT578 – Notice en français





Le disque permet de découvrir, au travers de quelques-unes de ses créations de musique de chambre, le compositeur français Alain Fourchotte (né en 1943 à Nice). Le compositeur étant autant rare à l’affiche qu’au disque, malgré les cent quarante œuvres inscrites à son catalogue, très diverses au demeurant, on était heureux de faire sa connaissance.


La notice signée de Patrick Quillier, poète, essayiste, compositeur et traducteur, est brillante et érudite. Elle dresse assurément sous le sceau de l’amitié un beau portrait du compositeur, « attentif à tous les arts, et si proche des plasticiens et des poètes ». Elle convoque pour ce faire, et pour nous expliquer en détail ce qu’on entend, Chronos et Aiôn, le poète soufi Farid al‑Din Attar, Gilles Deleuze et sa « synthèse disjonctive de résonance », Hippocrate et la mythologie perse. Mais qu’entend‑on ?


Le langage est librement atonal. Adagio e poi... (2000) est un trio à cordes à l’écriture contrapuntique serrée qui utilise tous les modes de jeu possible sur les cordes. Le compositeur y joue avec les glissandos et les silences. Un scherzo central débouche sur une fin plutôt désabusée. Espoirs (2011) pour violon et piano, à l’inverse, s’inspire de l’Orient, de sa spiritualité comme des Printemps arabes, sans qu’on y décèle vraiment cependant leur influence musicale. Expressive et contrastée, l’œuvre fait appel à des clusters au piano et aux couleurs sombres de l’instrument, les cordes intervenant plutôt dans les registres aigus comme pour s’extirper d’un carcan, pour lancer une sorte d’appel à la liberté. Le Troisième Quatuor (2009) est de son côté de facture classique. On apprécie le lyrisme de son deuxième mouvement, la vitesse de l’homorythmie de son troisième, les entrechats du quatrième comme les pointes du dernier. Dans le Freundlich Trio (2006), assez poétique, on retrouve des clusters mais, sous les doigts de Jérôme Granjon, ils n’écrasent pas les cordes, et le discours reste fluide. Ça avance sans agressivité.


L’ensemble, finement interprété et fort bien capté, fait montre d’un métier certain mais ne marque pas par son originalité. Néanmoins, les paysages sonores sont suffisamment variés pour susciter un intérêt constant. On réécoute sans déplaisir.


Le site d’Alain Fourchotte


Stéphane Guy

 

 

 

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