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09/29/2024
« Piano Twins »
Erik Satie : Trois morceaux en forme de poire : « Manière de commencement » – Première Gymnopédie (arrangement pour deux pianos par Wagner et Latchoumia)
Claude Debussy : Lindaraja, L. 103 – Prélude à l’après-midi d’un faune, L. 87 (version pour deux pianos) – La Mer, L. 111 (transcription par André Caplet)
Maurice Ravel : La Valse – Sites auriculaires : 1. « Habanera »

Vanessa Wagner, Wilhem Latchoumia (piano)
Enregistré dans la Grande salle de l’Arsenal-Cité musicale-Metz (2‑5 novembre 2022) – 61’56
La dolce volta LDV120 – Notice en français, anglais, allemand et japonais


Sélectionné par la rédaction





Vanessa Wagner et Wilhem Latchoumia sont des pianistes singuliers et curieux. Leurs programmes tant au disque qu’au concert sont marqués par l’originalité, voire l’audace, comme par leur parfaite entente depuis que leur duo a été constitué voici dix ans. Ici, après un disque très goûtu consacré à l’Amérique, ils s’emparent de partitions emblématiques de la musique française, souvent plus connues dans leur version orchestrale, et de compositeurs de la même époque, se connaissant et s’appréciant d’ailleurs.


On y trouve des clins d’œil : ça commence, d’une certaine manière, par le... commencement vu par l’inclassable Erik Satie et se termine par un arrangement pour deux pianos de la transcription orchestrale réalisée par Debussy de la Première Gymnopédie du même excentrique normand. Entre les deux, un superbe programme.


On y trouve des défis, techniques et musicaux : dominer la complexité comme la subtilité des pages retenues et faire oublier l’orchestre tout en s’en approchant. Pour La Valse de Maurice Ravel, il n’y a pas de problème ; la version pour deux pianos est assez connue et sa légitimité ne fait pas de doute : elle est de la main même du compositeur et a été consacrée par de nombreux enregistrements. En revanche, pour le Prélude à l’après‑midi d’un faune (1894) et plus encore pour La Mer (1905) de Claude Debussy, pages maintes fois enregistrées et entendues mais dans leur version orchestrale, la lecture au piano surprend ; on est sur des terrains plus rares. Le tour de force est surmonté de façon admirable. Dans le Prélude, écrit initialement pour deux pianos, on a droit à des couleurs et des chatoiements de toute beauté, sans alanguissement. Cela coule avec naturel et grâce. La Mer, cette fois transcrite, de façon infiniment respectueuse (en 1913, par André Caplet, ami du compositeur), prend quant à elle des teintes sombres avec les pianos. L’atmosphère est tourmentée mais les pianistes nous happent et nous emportent comme les vagues sans nous lâcher. On oublie l’orchestre ou il est là quand même, on ne sait.


Le Première Gymnopédie, presque murmurée, tout en retenues, sans perdre de sa distinction, achève de nous convaincre qu’on est en présence d’une réussite discographique.


Stéphane Guy

 

 

 

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