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09/13/2024
« Mémoires d’une femme »
Mel Bonis : Danses vol. A (1884‑1899) : Etiolles, valse, opus 2 – Pièces pittoresques et poétiques vol. A & B (1881‑1895) : Prélude en mi bémol, opus 10 – Gai printemps, impromptu, opus 11 – Près du ruisseau, opus 9 – Pensées d’automne, opus 19 – Berceuse, opus 23/1 – Eglogue, opus 12 – Romance sans paroles en la bémol, opus 29 – Méditation, opus 33/1 – Carillon mystique, opus 31 – Pièces de concert (1897‑1928) : Ballade, opus 27 – Romance sans paroles en sol bémol, opus 56 – Barcarolle en mi bémol, opus 71 – La Cathédrale blessée, opus 107 – Pièces pittoresques et poétiques vol. C (1910‑1932) : Au crépuscule, opus 111 – Cinq petites pièces pour piano : 1. Une flûte soupire, opus 117, 2. Berceuse triste, opus 118, & 5. Cloches lointaines, opus 121

Myriam Barbaux-Cohen (piano)
Enregistré au Kulturzentrum Immanuel, Wuppertal (18‑20 janvier 2022) – 73’44
Ars Production Ars 38 349 – Notice en allemand, anglais et français


Sélectionné par la rédaction





Alors que beaucoup de pianistes tournent avec les sempiternelles Etudes ou Ballades de Chopin, enregistrent à tour de bras des disques « Passion », « Immersion », « Labyrinthe » et bénéficient par ces biais d’une large couverture médiatique, certains autres explorent le répertoire, défendent des compositeurs ou des œuvres méconnues, plus secrètement, plus sincèrement aussi. C’est le cas de Myriam Barbaux‑Cohen qui, ici, signe un très beau disque consacré à Mel Bonis sur un piano de concert C. Bechstein D 282.


Disons-le tout de suite, il s’agit d’un acte de foi.


Le livret, très intéressant, comporte un texte, en forme de lettre que Myriam Barbaux-Cohen adresse à la compositrice. « Chère Mélanie... ». On y lit toute la joie et l’émotion que la pianiste a éprouvé à travailler, penser, mûrir ces œuvres ; elle termine par quelques mots très humbles, « Je suis honorée de jouer, de jouer pour vous ». On y voit également la signature de Christine Geliot, arrière-petite-fille de Mel Bonis, qui retrace la vie de son illustre ancêtre. Passionnant et parfois douloureux... Aliette de Laleu, chroniqueuse à France Musique et spécialiste du féminisme dans la musique classique, fait un tableau de la condition des femmes comme compositrices.


Si les premières pièces de cet enregistrement, Etiolles, Gai printemps, Près du ruisseau ou Pensées d’automne laissent à imaginer qu’il s’agira d’aimables pièces pour salon, rien que par leur titre et même par leurs mélodies « Belle Epoque », on se gardera de ne les voir que comme de délicieuses sucreries. Sous les doigts raffinés et sensibles de Myriam Barbaux-Cohen, elles deviennent de petits bijoux.


Viennent ensuite une série de pièces de plus grande envergure où planent parfois les ombres de Fauré, Franck, Chausson, Debussy. On goûtera notamment la Ballade, ample partition impressionniste, la Barcarolle, très fauréenne, et surtout La Cathédrale blessée, vaste déploration d’une grande richesse harmonique et d’une non moins grande complexité pianistique que Myriam Barbaux-Cohen maîtrise avec profondeur et souplesse. La Berceuse triste nous plonge dans une sorte de rêve éveillé mené avec une grande douceur, si bien livrée, en demi‑teinte, par la pianiste avec un grand art du timbre. On pense à « La Vallée des cloches » de Ravel...


Espérons que ce disque tombera dans les mains de quelques critiques qui ont pignon sur rue, de quelques producteurs de radio ou d’agents de concerts moins frileux que les autres pour diffuser et défendre ces joyaux méconnus qui trouvent en Myriam Barbaux-Cohen une interprète authentique, touchante et d’une grande probité.


Le site de l’Association Mel Bonis
Le site de Myriam Barbaux-Cohen


Christian Lorandin

 

 

 

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