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08/24/2024
« Invocazioni mariane »
Nicola Porpora : Il Trionfo della divina giustizia ne’ tormente e morte di Gesù Cristo : Ouverture, « Occhi mesti » & « Per pietà, turba feroce »
Leonardo Vinci : Maria dolorata : Sinfonia – Oratorio a 4 voci : « Chi mi priega » & « Tutti son del materno mio seno »
Pasquale Anfossi : Salve Regina
Giovanni Battista Pergolesi : Concerto pour violon en si bémol majeur
Antonio Vivaldi : Stabat Mater, RV 621

Andreas Scholl (contre-ténor), Alessandro Palmeri (violoncelle), Accademia Bizantina, Alessandro Tampieri (violon et direction)
Enregistré à Auhausen (27 mai‑3 juin 2022) – 75’45
Naïve/BR-Klassik V 5474 – Entretien de Claire Boisteau avec Andreas Scholl et Alessandro Tampieri (en français et en anglais)


Sélectionné par la rédaction





Ne vous fiez pas à la photographie de couverture qui nous montre un Andreas Scholl que l’on croirait tout droit sorti de la sinistre abbaye du Nom de la rose ! Le programme musical qui nous est offert sur ce disque n’a en effet rien de lugubre et, quand bien même il serait évidemment empreint de déploration puisque la figure de la Vierge Marie en est le fil conducteur, celui‑ci comporte également quelques pièces purement instrumentales qui rendent l’ensemble sinon souriant, du moins des plus bienveillants.


On admire Andreas Scholl depuis des années, presque des décennies maintenant ; on a pu le connaître un peu fatigué dans certaines interprétations mais ce disque témoigne de la grande forme du chanteur allemand (né, rappelons‑le, en novembre 1967), dont le timbre, reconnaissable entre tous, sert merveilleusement les œuvres proposées. S’il y a du très connu (le Stabat Mater de Vivaldi, dont l’interprétation ici tout en retenue n’a pas à rougir de la comparaison avec la version enregistrée par Scholl avec l’Ensemble 415 dirigé par Chiara Banchini chez Harmonia Mundi, merveille discographique complétée notamment par la version de référence de la cantate Cessate, omai cessate), il y a aussi du très rare. Par exemple ce magnifique petit bijou qu’est le Salve Regina de Pasquale Anfossi (1727‑1797), aux séquences à la limite de l’air de concert ou de l’opéra (le « Ad te clamamus » ou le « Eja ergo advocata nostra »), œuvre dans laquelle on admirera la longueur de souffle d’Andreas Scholl (le « sa » du Salve Regina introductif, d’une clarté, d’une pureté incroyables, dont le ton n’est pas sans rappeler celui de James Bowman, d’ailleurs interprète lui aussi d’une des plus belles versions qui soient du Stabat Mater de Vivaldi), nouveau témoignage de sa technique intacte. Les deux extraits de l’Oratorio a 4 voci de Vinci sont étonnants au regard du rôle dévolu, dans le premier, au violoncelle solo (idéalement tenu par Alessandro Palmeri), dans le second aux deux flûtes à bec (Marco Scorticati et Sara Campobasso, parfaits) ; dans les deux cas, les instruments ne sont pas de simples faire‑valoir mais, bien au contraire, font office de véritables partenaires avec lesquels Andreas Scholl converse, dialogue, échange de la plus belle des manières, le violoncelle reprenant par exemple la respiration du chanteur tout en lui ménageant quelques pauses comme s’il l’aidait à aller au bout de son discours, les flûtes voletant avec un charme tout arcadien que l’on connaît bien à cette époque (on pense évidemment au premier acte de Rinaldo ou à certaines pièces de Vivaldi). Sans s’arrêter sur chaque extrait vocal, signalons tout de même enfin le superbe « Occhi mesti » de Porpora, où Andreas Scholl nous livre un chant doté d’une respiration impressionnante, bénéficiant d’un accompagnement minimaliste où le rôle des cordes solistes mérite d’être souligné.


Comme on l’a précédemment évoqué, en complément de ces œuvres chorales, plusieurs pièces strictement orchestrales complètent ce disque au généreux minutage. Si l’Ouverture d’Il Trionfo della divina giustizia ne’ tormente e morte di Gesù Cristo de Porpora frappe, tant dans l’esprit que dans les sonorités, par son côté haendélien (on pense à certains concertos grossos de l’Opus 6), on écoutera surtout le très beau (bien que très classique) Concerto pour violon de Pergolèse, permettant à Alessandro Tampieri de cumuler ses fonctions de soliste et de chef puisque c’est lui qui dirige avec maestria une Accademia Bizantina dont les qualités ne sont plus à démontrer.


Le site d’Andreas Scholl
Le site de l’Accademia Bizantina


Sébastien Gauthier

 

 

 

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