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01/15/2024
« Miscellanées »
Orlando Gibbons : Fantasia en ré – Alman – Préludes en ré et en la (Amsterdam Harpsichord Tutor) – Pavan (Fitzwilliam Virginal Book)
Giovanni Gabrieli : Intonazione d’Organo : Nono Tono
Tarquinio Merula : Capriccio cromatico
Andrea Gabrieli : Suzanne un jour, d’après Orlando di Lasso
Jan-Pieterszoon Sweelinck : Puer nobis nascitur
Doctor Bull : In Nomine (Fitzwilliam Virginal Book)
François Roberday : Fugue deuxième
Ennemond Gaultier : Chaconne pour luth (transcription Jean‑Henry d’Anglebert)
Girolamo Frescobaldi : Aria dette la Frescobalda (Il secondo libro di toccate)
Johann Jakob Froberger : Fantaisie VI (livre de 1649)
Louis Couperin : Prélude en sol mineur (manuscrit Bauyn)
Estienne Richard : Allemande (manuscrit Bauyn)
Jacques Champion de Chambonnières : La Drollerie (manuscrit Bauyn)
Luigi Rossi : Passacaille Del Seig. Louigi (manuscrit Bauyn)
Johann Caspar Ferdinand Fischer : Chaconne en la (Musicalischer Parnassus suite de Melpomène) – Chaconne en fa (Musicalischer Parnassus suite Euterpe) – Plainte (Musicalisches Blumen-Büschlein)
Georg Böhm : Chaconne en sol
Elisabeth Joyé (virginal, épinette et clavecin)
Enregistré au Temple protestant de La Rencontre, Paris (22, 23 et 25 avril 2022) – 62’44
L’Encelade ECL2202 (distribué par Socadisc) – Notice en français et en anglais
 Sélectionné par la rédaction
Sur de superbes instruments – des copies d’un virginal de 1626, d’une épinette polygonale à la quarte de 1560 et d’un clavecin à l’octave de 1543 –, la claveciniste française Elisabeth Joyé propose ici un ensemble de vingt‑trois courtes pièces datant des seizième, dix‑septième et dix‑huitième siècles provenant de l’imagination débordante de quatorze compositeurs différents et de pays européens distincts. Elle a peu enregistré jusqu’à présent mais ses disques sont très soignés et celui‑ci ne dépare pas.
Point de ferraillement assommant et de bruits de mécanique, mais plutôt des sonorités proches du luth (au virginal et à l’épinette) et des harmoniques magnifiques, toujours parfaitement claires car remarquablement captées. Elisabeth Joyé sait mettre en valeur les pages qu’elle a puisées avec goût au sein de son répertoire favori. Elles respirent une liberté inouïe. Entre raffinements baroques (transcription de la Chaconne pour luth d’Ennemond Gaultier par Jean‑Henry d’Anglebert, 1629‑1691), pièces délicatement ouvragées (Prélude en ré d’Orlando Gibbons, 1583‑1625), mélodies charmeuses (Suzanne un jour d’Andrea Gabrieli, 1553‑1585), danses langoureuses (Pavane encore de Gibbons), chromatismes audacieux (Capriccio de Tarquinio Merula, 1595‑1665, Fugue de François Roberbay, 1624‑1680), pièces au sérieux intimidant (Prélude de Louis Couperin, 1626‑1661), danse enivrante (Chaconne en la de Johann Caspar Ferdinand Fischer, 1656‑1746) et marche à la pulsation obsédante (Plainte du même Fischer), on ne saurait choisir. Ce sont de petits bijoux ; tout est très beau. Un disque au minutage généreux, varié et très hautement recommandable au total.
Le site d’Elisabeth Joyé
Stéphane Guy
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