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06/09/2001
Willem Mengelberg, archives inédites II
Ludwig van Beethoven : Egmont, Symphonie n° 1 et 3(premier mouvement manquant)
Carl Maria von Weber : Euryanthe
Wolfgang Amadeus Mozart : “Resta o cara” (avec Ria Ginster)
Max Trapp : Concerto pour piano (avec Walter Gieseking)
Alexander Voormolen : Concerto pour deux hautbois (avec Jaap et Kakon Stotyjn)
Orchestre du Concertgebouw et Orchestre Philharmonique de Vienne (pour les deux ouvertures), Willem Mengelberg (direction)
Tahra 401/402, enregistrés entre 1935 et 1944 (2CD)




Véritable bâtisseur de l’ Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, qu’il dirigea cinquante années sans interruption, de 1895 à 1945, Willem Mengelberg fut une personnalité hors normes, contribuant, avec les autres grands chefs de son époque, à forger ce modèle du chef-démiurge, parfait interprète des grands classiques, d’une autorité incontestable, ami et défenseur des grands compositeurs de son époque. Gustav Mahler et Richard Strauss (ce dernier lui dédia Une Vie de héros) notamment, lui doivent beaucoup quant à la diffusion de leurs œuvres. Moins doué pour la politique, il accepta des concerts avec le Philharmonique de Vienne à Salzbourg en 1942 (dont on peut ici entendre les ouvertures d’Euryanthe et d’Egmont), ce qui lui valu une interdiction de diriger en 1945. Il s’éteignit six ans plus tard.

On connaît Mengelberg, sa direction acérée et intense, sa science audacieuse du tempo, la clarté de la mise en place et la qualité instrumentale de l’orchestre font merveille. Les Symphonies n°1 et 3 (dont le premier mouvement est manquant) sont superbes, bien sûr. La qualité sonore étonne pour l’époque.

Un jour sans doute redécouvrons-nous les «petits maîtres» du XXe siècle, comme on le fait aujourd’hui timidement pour l’époque de Mozart, et tout spécialement la riche école de composition néerlandaise, totalement ignorée dans nos frontières. Il faudra alors faire une place à Max Trapp (1887-1971) dont le Concerto pour piano ressort ici, comme par magie, en tout cas par la grâce de Mengelberg et Gieseking, excusez du peu ! Offrant de belles envolées lyriques et virtuoses au pianiste, il aurait sa place dans des programmations voulant sortir des sentiers battus sans prendre trop de risques ! Elève de Roussel, Alexander Voormolen (1895-1980) offre lui une gaie, insouciante et raffinée pièce de configuration originale (un concerto pour deux hautbois).

Ajoutons, qu’outre une interview du chef, le livret présente la discographie la plus complète publiée à ce jour. Un document exceptionnel dont ne voudrons pas se priver les fans du chef !



Philippe Herlin

 

 

 

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