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06/05/2001
Messe de mariage d’Henri IV & Marie de Medicis
Doulce Mémoire, Denis Raisin-Dadre (dir.)
1 CD Astrée Naïve
Musique et histoire. En atteignant la pure bêtise musicale et historique, quelques uns ont voulu « mixer » une voix d’homme et une voix de femme pour atteindre celle du castrat.
Pour entendre ce que fut un humaniste italien, il suffit de suivre Yves Hersant, continuateur, relais de cet âge d’or. Réincarnation des anciens orateurs, avec une classe infinie, il parlait récemment des liens entre la musique et l’histoire. Si elles forment a priori, deux branches bien distinctes du savoir, l’histoire recherche la vérité et en témoigne, la musique, par son côté « mathématique » entretient un rapport privilégié à la vérité, en tant qu’elle se passe de la vision et aborde le monde comme corps sonore. Il n’y a pas seulement une historicité de la musique, mais une musicalité de l’histoire. Emblème de ce que peut être une musique « historique », qui marque un événement, cet enregistrement fait revivre deux dates : Firenze, 5 octobre 1600. Lyon, 17 décembre 1600. Pour le mariage d’Henri IV & Marie de Medicis. Les cérémonies officielles, grandioses, mettent en scène, bien sûr, une musique d’occasion. Denis Raisin-Dadre mêle styles italiens et français, sans négliger non plus, la musique profane (pour la première partie du programme). Avant la messe à double choeur de Marco da Gagliano, la Sinfiona de Stefano Bernardi et le Te Deum de Claude Lejeune (sur un texte d’Agrippa d’Aubigné), on peut entendre des pièces profanes de Du Caurroy, Bernardi, Lejeune. Ce mariage est aussi celui des musiques - au moins dans ce disque. Bénéficiant des appuis musicologiques les plus complets, l’ensemble Doulce Mémoire ne néglige pas le vers mesuré à l’antique.
Frédéric Gabriel
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