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12/11/2022
« Ballets »
Igor Stravinsky : Trois mouvements de Pétrouchka
Maurice Ravel : La Valse – Valses nobles et sentimentales
Serge Prokofiev : Roméo et Juliette : Dix pièces pour piano, opus 75 (extraits)

Jean‑Baptiste Fonlupt (piano)
Enregistré à la Cité de la Musique et de la Danse, Soissons (13‑16 mars 2022) – 66’50
La Dolce Volta LDV104 – Notice en français, anglais, allemand et japonais


Sélectionné par la rédaction





Le programme de ce disque n’a rien d’original. Il comporte même encore une fois des pages de Maurice Ravel (1875‑1937) qui envahissent littéralement et de plus en plus les récitals au disque. Sous le chapeau de « Ballets », nous sont proposées par ailleurs des pages comme La Valse (1920) de Ravel, moins terpsichoréenne que tragique ou ironique, ou les Valses nobles et sentimentales (1911) du même compositeur, fort loin aussi de la scène. Et le pianiste ne retient pour La Valse ni la version originale pour piano ni celle pour deux pianos écrite après son orchestration ; il opère une sorte de mélange des deux. S’agissant de Roméo et Juliette (1937), il ne reprend enfin que quatre des dix pièces arrangées par Serge Prokofiev (1891‑1953) lui‑même et ne les présente de surcroît pas dans l’ordre puisque « Montaigus et Capulets » figure en principe avant « Mercutio ».


Mais le disque mérite le détour. Jean‑Baptiste Fonlupt (né en 1976) y domine les difficultés, assez redoutables, des Mouvements de Pétrouchka (1921) d’Igor Stravinsky (1882‑1971) au profit d’un récit touchant et coloré, aux fortes dynamiques, renforcées par une captation d’assez près et qui pourraient faire presque oublier la version orchestrale. L’engagement constant du pianiste nous emporte aisément dans un tourbillon sonore d’une gaité folle. L’approche est moins théâtrale, moins instinctive, que celle, récente, de Beatrice Rana (Warner) mais le feu d’artifice n’éclate jamais au détriment de la clarté des lignes et de la précision du toucher.


La Valse de Fonlupt est quant à elle langoureuse, chaloupée et ne tombe pas dans la caricature. Le pianiste lui confère même un charme indéniable avant de lui faire prendre un tournant terrifiant. Son souci du détail et, encore une fois, de la narration placent sa version au sommet.


Les mêmes qualités se retrouvent dans les arrangements pour piano de Roméo et Juliette. « Mercutio », qui navigue entre les deux clans antagonistes, avance constamment avec une jubilation communicative. La scène d’amour entre Roméo et Juliette avant leur séparation nous serre in fine le cœur. On est confondu par des phrasés de toute beauté et un sens de la nuance assez rare.


Le disque s’achève par des Valses nobles et sentimentales qui justement ne manquent ni de noblesse ni d’intériorité ni de volupté. Tout s’écoule avec naturel. C’est un cran en dessous de la version assez géniale d’Ivo Pogorelich (Deutsche Grammophon) mais cela reste d’un très haut niveau. Au total, le disque, fruit d’une maturité évidente, est hautement recommandable en dépit de nos réserves.


Le site de Jean‑Baptiste Fonlupt


Stéphane Guy

 

 

 

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