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08/29/2022
Maurice Ravel : Concerto en sol [1]
Olivier Messiaen : Oiseaux exotiques [2]
Arnold Schönberg : Concerto pour piano, opus 42 [3]
Francesco Piemontesi (piano), Orchestre de la Suisse romande, Jonathan Nott (direction)
Enregistré à Genève (novembre [1] et décembre [2] 2020 et février 2021 [3]) – 57’11
Pentatone PTC 5186 949
 Sélectionné par la rédaction
Maurice Ravel : Concerto en sol [1] – Don Quichotte à Dulcinée [2] – Deux Mélodies hébraïques [2] – Pavane pour une infante défunte [2] – Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé [2] – Concerto pour la main gauche [1] – Sainte [2]
Stéphane Degout (baryton), Cédric Tiberghien (piano), Les Siècles, François‑Xavier Roth (direction)
Enregistré à Paris (décembre 2020 [1] et septembre 2021 [2]) – 73’54
Harmonia mundi HMM 902612
A un mois d’intervalle, deux pianistes enregistrent le Concerto en sol (1931), d’inspiration ancienne mais pourtant le second achevé des concertos pour piano que Ravel écrivit en parallèle. Francesco Piemontesi (né en 1983) en donne une vision parfaitement maîtrisée et aboutie, pleine de fantaisie et de caractère, mais aussi fluide, lyrique et tendre, tout à fait en phase avec l’Orchestre de la Suisse romande et Jonathan Nott, qui en est le directeur musical et artistique depuis 2017.
Les rédacteurs de notices, même aussi brillants que Nigel Simeone, doivent parfois se contorsionner pour déceler un fil rouge dans le programme d’un album : bien contraint de concéder que les trois œuvres sont « stylistiquement très différentes », il estime qu’elles entretiennent néanmoins toutes un lien avec l’Amérique. Ainsi, Ravel a intégré des éléments de jazz, Schönberg a écrit son Concerto (1942) à Los Angeles tandis que Messiaen, par ailleurs peu amène sur l’Adagio assai de celui de Ravel (« ce Largo [sic] qui fait du Massenet avec une phrase qui rappelle un Fauré des mauvais jours »), a été principalement inspiré par des enregistrements de chants d’oiseaux américains dans ses Oiseaux exotiques (1956). Peu importe, à vrai dire, car le pianiste suisse, ici aussi remarquablement accompagné, joue ces pages avec une facilité technique et une aisance musicale qui emportent la conviction : elles apparaissent ainsi avec une belle évidence pour ce qu’elles sont, à savoir d’immenses classiques du XXe siècle.
Sur un Pleyel « Grand patron » de 1892 dont on entend la mécanique se plaindre, Cédric Tiberghien (né en 1975) aborde le Concerto en sol de façon méticuleuse et articulée, mais avec une certaine réserve dans l’expression, et moins de souplesse que Piemontesi, tendance sans doute accentuée par François‑Xavier Roth, qui met certes en valeur les sonorités inhabituelles des « instruments d’époque » de son orchestre Les Siècles et cultive la clarté, la transparence ainsi que le soin apporté au détail, mais semble parfois brider l’élan à force de tout contrôler. Une version assurément plus néoclassique et années 1920, moins jazzy et confortable, notamment dans le choix – pas du tout indéfendable, au demeurant – d’aborder l’Adagio assai avec le détachement d’une Gymnopédie. Ce parti pris convient sans doute moins au Concerto pour la main gauche (1930), dont l’intense charge émotionnelle se trouve ici quelque peu émoussée.
Le pianiste français donne par ailleurs une Pavane pour une infante défunte sans chichis et forme une belle équipe avec Stéphane Degout (né en 1975) dans un florilège de mélodies d’une grande variété, de Sainte (1896) aux Trois Chansons de Don Quichotte (1932) en passant par les Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé (1913) et les Deux Mélodies hébraïques (1914), où la voix convainc moins que la diction, l’expression et l’exactitude stylistique.
Le site de Francesco Piemontesi
Le site de l’Orchestre de la Suisse romande
Le site de Cédric Tiberghien
Le site de François‑Xavier Roth
Le site des Siècles
Simon Corley
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