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08/10/2022 « Rites »
Olivier Calmel : Rite of peace [1] – Rhapsodie fantasmagorique sur docteur Jekyll et M. Hyde [2] – Call of Cthulhu [3] – Wood music [4] Elise Cailloux-Lamorinière [3] (récitante), Maya Sato‑Brémaud [4] (flûte), Baptiste Gibier [4] (hautbois), Annelise Clément [4] (clarinette), Frank Sibold (basson) [4], Philippe Portejoie [2] (saxophone alto), Florian Le Bleis [3], Arnaud Delépine [3], David Harnois [3], Stéphane Peter [3], Cyril Normand [4] (cor), Xavier Phillips [1] (violoncelle), Frédérique Lagarde [2] (piano), Orchestre Les Siècles [1], Orchestre à cordes de la Garde républicaine [2], Musique des Gardiens de la Paix [3], Scoring Orchestra [4], Aurélien Azan Zielinski [1, 4], Sébastien Billard [2], Gildas Harnois [3] (direction)
Enregistré au Studio Davout (avril 2014 [4]), à l’Auditorium Marcel Landowski du Conservatoire à rayonnement régional de Paris (février 2019 [3]) et au studio de l’Orchestre national d’Ile‑de‑France (décembre 2020 [1] et février 2021 [2]) – 70’35
Klarthe K127 – Notice en français et en anglais
Olivier Calmel, né en 1974, fils du compositeur Roger Calmel (1921‑1998), notamment formé par Guillaume Connesson et devenu lui-même professeur d’orchestration est à l’origine des quatre concertos repris sur ce disque. Ces concertos, tous à programme, ont été confiés à des orchestres différents, leur format étant distinct.
Le premier, inspiré par les thèmes défendus par le Mouvement de la paix, fait appel aux musiques traditionnelles égyptiennes et au jazz au sein d’une symphonie concertante qui rappelle un peu le côté véhément du Premier Concerto pour violoncelle de Chostakovitch. Olivier Calmel y démontre une science orchestrale évidente mais on n’est parfois pas loin de la musique de film. Tout cela est gentiment tonal mais assez vide et peu original. Seules la beauté des timbres et l’élégance du violoncelle de Xavier Phillips, qui intervient seul dans le troisième mouvement, retiennent l’attention.
Le deuxième est un double concerto pour saxophone alto, piano et orchestre à cordes et se veut une illustration de la dualité de l’âme humaine telle que décrite par Robert Louis Stevenson dans son plus célèbre roman. Jouant évidemment sur les contrastes compte tenu du sujet, il alterne calme voire apathie et excitation avec force rythmes. On y apprécie sans doute la transparence de l’Orchestre à cordes de la Garde républicaine et la parfaite tenue des solistes mais tout cela est encore bien sage. Ça ne déraille pas, même sur la fin qui peut faire songer par moments à la musique répétitive américaine ; tout est propre et bien peigné ; la raie est nette.
Le troisième est un concerto pour quatuor de cors et orchestre et puise son inspiration dans les nouvelles horrifiques de Howard Phillips Lovecraft. Le début, ronflant, introduit par la voix d’une récitante qu’on retrouve pour de brèves interventions dans le quatrième mouvement pour évoquer l’ordre cosmique et dans le cinquième mouvement pour expliquer ce qui se passe, paraît encore une fois idéal pour accompagner quelque film, plutôt un péplum ici par exemple. La suite est celle d’un jazz‑band, qui peut faire songer à du Bernstein, en moins surprenant. Tout cela est suffisamment bien écrit pour obtenir une très bonne note au Conservatoire mais on y cherche en vain le fantastique.
Enfin, le dernier, le plus bref (6’41) est une sorte de concerto grosso pour quintette à vent et orchestre, vaguement debussyste. Il ne suscite pas davantage d’intérêt. Enfin, le compositeur cède aux modes non seulement par son écriture mais aussi en retenant, comme malheureusement dans bon nombre de compositions d’aujourd’hui, des titres en anglais (à part, paradoxalement, pour le deuxième concerto). Cela n’améliore pas l’impression procurée par ce disque.
Stéphane Guy
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