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05/07/2022
« Glaube, Hoffnung, Liebe »
Franz Schubert : Glaube, Hoffnung und Liebe, D. 955 – Sehnsucht, D. 636 – An den Mond in einer Herbstnacht, D. 614 – Lied eines Schiffers an die Dioskuren, D. 360 – Totengräbers Heimweh, D. 842 – Der blinde Knabe, D. 833 – Erlkönig, D. 328 – Am Tage Aller Seelen, D. 343 – Rastlose Liebe, D. 138 – Der Zwerg, D. 771 – Des Fischers Liebesglück, D. 933 – Auf dem Wasser zu singen, D. 774 – Nacht und Träume, D. 827 – Abschied, D. 475 – Abschied von der Erde, D. 829

Samuel Hasselhorn (baryton), Joseph Middleton (piano)
Enregistré à Entraigues-sur-la-Sorgue (avril 2021) – 71’45
Harmonia Mundi HMM 902689


Sélectionné par la rédaction





Le baryton allemand Samuel Hasselhorn revient au disque, après son mémorable enregistrement consacré à Schumann (« Stille Liebe »), avec un très exigeant programme de lieder de Schubert.


Dans son introduction à un livret magnifiquement édité, le baryton allemand présente le lied comme vecteur de communication et présente le thème de son programme « Glaube, Hoffnung, Liebe » (les trois états d’âme, « Foi, espérance, amour », titre du premier lied du programme) comme trois thèmes centraux de la condition humaine. Le programme est exigeant pour l’auditeur, du moins sa première partie qui convoque des lieder qui ne sont pas les plus mélodiques de l’abondante production schubertienne. Puis il se prolonge par des ballades « théâtrales », Le Nain et Le Roi des aulnes, qui mettent en scène plusieurs personnages. La fin du programme est plus « facile » à l’oreille avec des lieder comme A chanter sur l’eau et Nuit et rêves et s’achève par une variation sur l’adieu avec le poignant Adieu de Mayrhofer et le rare Adieu à la terre de Pratobevera, unique mélodrame parlé du catalogue de Schubert, né d’une commande pour accompagner l’ultime tirade d’un mourant dans une pièce de théâtre. Schubert y a ajouté une trentaine de mesures de piano du niveau des grandes sonates de la fin de sa vie.


On est frappé dès la première écoute de la différence de qualité de prise de son, qui était excellente dans le récital Schumann et qui ici est très inférieure, variant de plus d’un lied à l’autre. Le livret n’indique qu’un mois d’enregistrement laissant présager plusieurs prises et le lieu de l’enregistrement, La Courroie à Entraigues-sur-la-Sorgue, une ancienne usine transformée en centre culturel. La voix est enregistrée de beaucoup trop près et le piano mal mixé la recouvre souvent.


Il n’en reste pas moins que l’interprétation est magistrale. Les deux ballades sont formidablement mises en relief. La tenue du souffle dans Nuit et rêves et le contrôle la mezza voce et du pianissimo dans Litanie pour la fête de tous les saints sont admirables dans ces deux joyaux de vocalité pure. La progression dramatique dans les huit strophes du Pêcheur heureux en amour, un Voyage d’hiver en miniature, est impressionnante de maîtrise.


On retrouve toutes les qualités spécifiques au lied chez ce jeune interprète qui a remporté en 2018 le Concours Reine Elisabeth de chant, membre du Wiener Staatsoper et de l’Opéra de Nuremberg. dont on avait, outre le récital Schumann déjà mentionné, déjà admiré des récitals de lieder remarquables publiés par différents éditeurs allemands consacrés à Pfitzner, Reimann, Schubert ainsi qu’au cycle Les Amours du poète de Schumann. Joseph Middleton, qui était son pianiste désigné lors du Concours Reine Elisabeth, est un partenaire idéal avec qui il forme un duo parfait et qui, tout au long de ce récital magnifiquement pensé, déploie des trésors de sonorité.


Olivier Brunel

 

 

 

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