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01/08/2022
André Cardinal Destouches : Sémiramis
Eléonore Pancrazi (Sémiramis), Emmanuelle De Negri (Amestris), Mathias Vidal (Arsane), Thibault de Damas (Zoroastre), David Witczak (L’Oracle, L’Ordonnateur des jeux funèbres), Judith Fa (Une Babylonienne, Une Prêtresse), Clément Debieuvre (Un Babylonien, Un Génie), Chœur du Concert Spirituel, Hervé Niquet (chef de chœur), Les Ombres, Sylvain Sartre (direction)
Enregistré à l’Opéra royal de Versailles (4 mars 2020) – 127’38
Album de deux disques Château de Versailles Spectacles CVS038 – Notice en allemand, anglais et français


Sélectionné par la rédaction





Lancée par Hervé Niquet avec son disque consacré à Callirhoé (2005), la redécouverte de l’héritage lyrique d’André Cardinal Destouches (1672-1749) s’enrichit d’un nouvel ouvrage passionnant, sa dernière tragédie lyrique, Sémiramis (1718). Avec l’ultime chef-d’œuvre Les Eléments (voir l’excellent disque de l’ensemble Les Surprises paru en 2019), composé avec son maître Delalande, on a là un nouvel exemple de la riche palette orchestrale déployée par Destouches, qui se pose ainsi dans ce domaine en prédécesseur illustre de Rameau. Il faut entendre les superbes couleurs déployées tout du long, au service d’une illustration vibrante du récit, avec quelques surprises parfois étonnantes, comme cette scansion volontairement dissonante des percussions pour figurer la marche des Babyloniens au I.


Les parties chantées, écrites par Destouches, font preuve de moins d’innovation, mais donnent une primauté bienvenue au texte, très bien écrit. On notera le superbe duo entre Sémiramis et Zoroastre au III, très engagé. Il est dommage que Mathias Vidal (Arsane) n’en fasse un peu trop dans l’extraversion, même si on loue toujours autant ses qualités de diction et de clarté. A ses côtés, Clément Debieuvre montre quelques difficultés techniques dans l’aigu instable. En dehors de ces quelques réserves, tout le reste du plateau se montre à un niveau superlatif, au premier rang desquels l’impressionnant Zoroastre de Thibault de Damas, très investi dans son rôle au niveau dramatique. On aime aussi les qualités de diction et les voix chaudes d’Eléonore Pancrazi (Sémiramis) et Emmanuelle De Negri (Amestris), de même que le toujours aussi éloquent chœur du Concert Spirituel, « prêté » par Hervé Niquet pour l’occasion.


Sylvain Sartre et son excellent ensemble Les Ombres, dont on avait déjà apprécié les qualités avec le précédent disque consacré à Luigi Boccherini l’an passé, se saisissent de l’exacerbation des sentiments en présence avec un à-propos dramatique d’une grande maturité, le tout en insistant admirablement sur la variété des coloris qui parcourt tout l’orchestre. Un très beau travail qui place cet ensemble comme l’un de ceux à suivre, désormais.


Florent Coudeyrat

 

 

 

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