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08/15/2021
Frédéric Chopin: Préludes, opus 28 [*]
Ludwig van Beethoven: Variations sur un thème original, WoO 80 – 33 Veränderungen über einen Walzer von Anton Diabelli, opus 120

Friedrich Gulda (piano)
Album de deux disques SWR Music SWR19097CD
Enregistré à Stuttgart (11 avril 1953 [*] et 6 novembre 1968) – 90’12


Sélectionné par la rédaction





Après les deux récitals allemands de 1959, SWR Music publie trois œuvres phares du répertoire de Friedrich Gulda enregistrées à la Radio de Stuttgart en 1953 et 1968. Ces deux enregistrements de studio relativement précoces dans la carrière du pianiste viennois regroupent des œuvres qui devaient devenir des piliers de son répertoire et sur lesquelles il est revenu à plusieurs reprises lors de ses nombreux enregistrements de studio.


Des Préludes de Chopin, on connaît au moins une version de studio réalisée pour Decca/London en février 1953. L’examen des programmes de ses concerts de cette époque prouve qu’il y a toujours inscrit le compositeur, Deutsche Grammophon ayant d’ailleurs publié en 2010 des Préludes captés en concert en avril-mai 1955. Cette gravure du 11 avril 1953, réalisée au studio de Stuttgart-Untertürkheim (Krone), est d’une belle sobriété, d’une simplicité dans les phrasés, le pianiste privilégiant beaucoup le rythme pour ménager les effets dramatiques.


Les Variations en ut mineur de Beethoven sont certainement des trois œuvres de cet album la rareté dans la discographie de Gulda. Et c’est aussi la plus prenante tant il donne à ce court cycle de variations une dimension théâtrale, une profondeur dramatique à la fois par les tonalités très sombres de sa palette que par l’exacerbation de certains rythmes. Comme les Variations Diabelli qui suivent elles ont été enregistrées à Stuttgart le 6 novembre 1968 dans le Funkstudio Berg (Sendesaal II) de la Radio de l’Allemagne du Sud (SDR). De ces variations, on trouve plusieurs enregistrements de studio dans la discographie de Friedrich Gulda, dont les plus célèbres figurent dans un coffret de neuf disques Orfeo de 1970 regroupant sonates, bagatelles et variations, et l’enregistrement plus tardif de 1988 paru chez Harmonia Mundi. Cet enregistrement de 1968 est certainement celui où le pianiste se laisse le plus aller à l’exploitation de la richesse rythmique de l’œuvre, dont il donne une interprétation très animée avec une belle urgence dramatique, loin de certaines grandes versions plus méditatives dont la discographie est riche.


Cet enregistrement vient compléter une série de cinq albums publiés par SWR qui contient outre les récitals donnés en 1959 dans des châteaux d’Allemagne, des récitals donnés à Stuttgart entre 1966 et 1979, un album de concertos (Mozart, Beethoven, Haydn et R. Strauss) ainsi qu’une anthologie de ses propres compostions jazziques.


Olivier Brunel

 

 

 

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