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04/25/2021
«Bach Unbuttoned»
Johann Sebastian Bach : Concertos brandebourgeois n° 2, BWV 1047, n° 4, BWV 1049, et n° 5, BWV 1050 – Concerto pour deux violons, BWV 1043 – Suite pour orchestre n° 2, BWV 1067: 7. «Badinerie»

Ana de la Vega (flûte), Ramón Ortega Quero (hautbois), Alexander Sitkovetsky (violon), Cyrus Allyar (trompette), Johannes Berger (clavecin), Württembergisches Kammerorchester Heilbronn
Enregistré à Heilbronn (novembre 2020) – 62’26
Pentatone PTC 5186 893





On avait déjà eu l’occasion de louer dans ces colonnes les qualités musicales d’Ana de la Vega, jeune flûtiste australienne, qui nous avait alors offert un très beau disque dédié au répertoire concertant pour flûte de l’époque classique en compagnie de Ramón Ortega Quero, hautboïste solo de l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise. Les voici de nouveau réunis dans un disque consacré à Bach, plus précisément rassemblant trois des six Concertos brandebourgeois, auxquels sont adjoints deux compléments (le Concerto pour deux violons et la célèbre «Badinerie» de la Deuxième Suite pour orchestre).


Depuis des décennies maintenant, les ensembles baroques se réapproprient le répertoire classique, romantique, voire au-delà: pourquoi n’en irait-il pas en sens inverse? Nous avons eu l’occasion d’entendre à plusieurs reprises des œuvres de la période baroque jouées par des orchestres symphoniques modernes et, lorsque les musiciens s’investissent, qui plus est lorsqu’ils sont dirigés par un chef plein d’allant, les résultats sont non seulement convaincants mais bien souvent enthousiasmants.


Eh bien force est de constater que ce disque, joué donc sur instruments modernes, s’avère des plus agréables! L’opus le plus convaincant est sans doute le Cinquième brandebourgeois où, outre Ana de la Vega et Ramón Ortega Quero, s’illustrent Alexander Sitkovetsky au violon et Johannes Berger au clavecin. L’esprit léger de ce concerto est parfaitement rendu, les solistes témoignant d’une technique infaillible et surtout d’une entente parfaite, en particulier dans le premier Allegro.


On pourra en revanche être quelque peu décontenancé par le Quatrième brandebourgeois qui, en lieu et place des deux habituelles flûtes à bec, est ici traduit pour flûte traversière et hautbois. Et force est d’admettre que le résultat est assez génial! La dextérité des trois solistes (en particulier de Ramón Ortega Quero dans les détachés) et l’entrain général de l’Orchestre de chambre wurtembergeois de Heilbronn nous font presque oublier les instruments auxquels était originellement dédié ce concerto: si l’Allegro souffre éventuellement d’une certaine affectation de la part du violon dans certaines attaques, l’ensemble n’en est pas moins des plus vibrionnant, les cordes (sans vibrato) dans le Presto s’illustrant par une légèreté dont la facture s’avère peut-être plus classique que baroque.


Légère déception en revanche pour le Deuxième brandebourgeois où est cette fois requis le trompettiste Cyrus Allyar, l’éclat de l’instrument ne ressortant pas assez de l’ensemble orchestral; à la limite, on perçoit bien davantage la flûte et le hautbois ce qui, compte tenu de la position de vedette du cuivre dans ce concerto, est assez paradoxal.


Fameux, le Concerto pour deux violons est donc ici joué par Ana de la Vega à la flûte et Ramón Ortega Quero au hautbois. Même si ce type de transcription est tout à fait admissible (à l’époque baroque même d’ailleurs, les instruments s’interchangeaient allégrement et nombre de compositeurs n’hésitaient pas à faire jouer certaines partitions par d’autres instruments que ceux auxquels elles étaient initialement dévolues) et si chaque soliste joue avec toute l’intensité requise, on restera quelque peu dubitatif à titre personnel, la version «originelle» étant si parfaite que nous avons peut-être un peu de mal à la voir ainsi retranscrite...


Avouons également que la «Badinerie» conclusive ne s’imposait pas avec sa durée minimaliste (1’24) mais il fallait bien céder un peu au marketing et rappeler que la vedette de ce disque dont les audaces, contrairement à ce que pouvait laisser entendre le titre («Bach déboutonné»), s’avèrent finalement assez réduites, est bel et bien la flûtiste Ana de la Vega. Pour qui en douterait, les photos de la jaquette le rappellent là aussi amplement!


Le site d’Ana de la Vega
Le site de Ramón Ortega Quero
Le site de l’Orchestre de chambre wurtembergeois de Heilbronn


Sébastien Gauthier

 

 

 

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