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04/04/2021 Les Publics des scènes musicales en France (XVIIIe-XXIe siècles) Sous la direction de Caroline Giron-Panel, Solveig Serre et Jean-Claude Yon
Classiques Garnier – 408 pages – 49 euros
Depuis plusieurs années, l’Opéra-Comique organise des colloques internationaux et interdisciplinaires consacrés à l’art lyrique en France, donnant lieu à la parution ultérieure d’ouvrages musicologiques, notamment deux volumes d’actes édités par Symétrie, L’Invention des genres lyriques français et leur redécouverte au XIXe siècle en 2011 et Le Surnaturel sur la scène lyrique en 2012. Ainsi, entre 2008 et 2015, pas moins de vingt-neuf colloques se sont tenus salle Favart, dont celui consacré en 2014 aux publics des scènes musicales en France. Le présent ouvrage en constitue les actes, précédé d’une introduction qui tente de lier les différents sujets, très éloignés les uns des autres. On a ainsi la surprise de découvrir quelques chapitres qui traitent des publics des musiques plus actuelles (jazz, rock ou rap) aux côtés de celles plus «savantes», évidemment plus attendues.
En un travail éditorial irréprochable, les vingt articles abordent le sujet du public sous tous les angles, s’intéressant aux lieux, aux attitudes, au répertoire, ainsi qu’aux artistes. Le pari de réunir des intervenants venus de tous les horizons, principalement universitaires, permet de se délecter des tics d’écriture propres à chaque discipline – historiens, musicologues ou sociologues se confrontant aux chercheurs en études théâtrales, médiation culturelle, communication ou sémiolinguistique. On pourra ainsi picorer parmi les différents sujets d’étude en fonction de ses centres d’intérêt, sans manquer de lire les plus réussis, notamment ceux consacrés au public du Théâtre-Italien (Céline Frigau Manning) et aux rapports de Boieldieu avec le public de l’Opéra-Comique (Johann Elart). Plus étonnants et savoureux, les deux articles qui concluent l’ouvrage ne sont pas à négliger, autant l’enquête sur les manquements de sécurité qui ont conduits à l’incendie de l’Opéra-Comique en 1887 que les conditions d’assurance des théâtres au XIXe siècle.
Florent Coudeyrat
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