Back
01/10/2021 «Regards [1882]»
Edvard Grieg : Sonate pour violoncelle et piano en la mineur, opus 36
Richard Strauss : Sonate pour violoncelle et piano en fa majeur, opus 6, TrV 115
Fabien Cali : Blackout Duo Neria: Natacha Colmez-Collard (violoncelle), Camille Belin (piano)
Enregistré au Studio Acoustique, Passavant (13-16 février 2020) – 69’19
Passavant Music Pas 120282 (distribué par Socadisc) – Notice (en français et en anglais) non signée, sauf par Fabien Cali pour le commentaire de Blackout, illustrations imaginées pour ce disque par Coralie et Natacha Colmez
Natacha Colmez-Collard et Camille Belin sont de merveilleuses musiciennes et de réelles chambristes. Qui les entend en concert ne peut que goûter leur sonorité, l’équilibre de leur duo, l’unicité de leur discours (voir ici).
Pour ce premier enregistrement, le Duo Neria choisit l’année 1882, où Edvard Grieg et Richard Strauss composent leur unique sonate pour violoncelle. Le parallèle est très intéressant car, outre leur date de composition, ces deux œuvres se rapprochent et se distinguent par le fort pouvoir expressif du violoncelle allié à une riche et foisonnante écriture pianistique. Elles se situent, d’ailleurs, entre les deux grands chefs-d’œuvre de Brahms pour cette formation, respectivement écrits en 1865 et 1886 et sont proches, également, de la Première Sonate de Saint-Saëns, composée en 1872. En complément de ce programme romantique, Natacha Colmez-Collard et Camille Belin ont fait appel au compositeur Fabien Cali (né en 1983), qui signe Blackout, page étonnante, étincelante, aux couleurs subtiles, figurant le premier transport de l’électricité à grande distance, étape de l’avènement de la fée électricité en 1882.
C’est donc plein d’espoir que l’on glisse ce disque dans le tiroir de son lecteur... mais on s’y reprend à deux fois pour vérifier que l’installation est correctement connectée. Le travail de l’ingénieur du son est désastreux. Le son est plat, il n’y a aucun relief, pas la moindre réverbération. On a peine à reconnaître la sonorité des interprètes tant le son est standardisé; la dynamique est quasiment inexistante, on devine les intentions des interprètes comme à travers un appareil de synthèse. Sans couleurs, sans équilibre entre les instruments, sans espace, hélas, ce programme magnifique ne rend aucunement les qualités du Duo Neria. On ne peut que lui souhaiter, lors d’un prochain enregistrement, de bénéficier d’une technique sonore qui sache mettre en valeur ses merveilleuses qualités.
Le site du Duo Neria
Le site de Fabien Cali
Christian Lorandin
|