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11/15/2020
Reynaldo Hahn : Quatuors à cordes n° 1 en la mineur et n° 2 en fa – Romance pour violon et piano en la – Variations chantantes sur un air ancien – Deux Improvisations sur des airs irlandais – Quintette avec piano en fa dièse mineur
Dania Tchalik (piano), Quatuor Tchalik: Gabriel Tchalik, Louise Tchalik (violon), Sarah Tchalik (alto), Marc Tchalik (violoncelle)
Enregistré à Boulogne-Billancourt (décembre 2019) – 82’07
Alkonost Classic ALK006 (distribué par UVM)
 Must de ConcertoNet
Quatre frères et sœurs composent le Quatuor Tchalik, tous originaires d’Odessa et ayant remporté en 2018 le Concours Mozart à Salzbourg. Pour avoir entendu une partie du programme de cet album consacré à la musique de chambre de Reynaldo Hahn (1874-1947) au Festival d’automne 2019 du Palazzetto Bru Zane, qui marquait le dixième anniversaire de la Fondation (voir ici), on savait déjà la très grande qualité d’ensemble et d’équilibre de cette famille de musiciens déjà révélée par quelques enregistrements comme «Le Violon de Proust» et, plus récemment, «Short Stories», un programme consacré à Thierry Escaich (dont le pianiste Dania, également membre de cette fratrie, a été l’élève au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris), un hommage de ce compositeur à la musique de cinéma.
S’agissant d’une musique rarement jouée d’un compositeur que l’on redécouvre, la première tentation est toujours d’en relever les influences. On note que Reynaldo Hahn est parfaitement en accord avec les règles les plus classiques de la musique de chambre, ayant fréquenté les précurseurs du genre. Mais l’influence de Gabriel Fauré est constante dans ces trois œuvres, les deux quatuors tardifs plus que le Quintette avec piano, créé en 1922 avec Magda Tagliaferro au piano, où l’influence romantique, parfois de Brahms, se fait sentir. Cela dit, le langage musical et harmonique de Hahn est singulier, d’une grande élégance et constamment inventif. Les Tchalik excellent à rendre l’atmosphère d’une joie toujours teintée d’une légère dose d’anxiété si particulière aux années d’entre-deux-guerres. L’équilibre entre les membres est parfait tout comme la balance sonore des instruments. C’est particulièrement vrai dans le Quintette avec piano, l’œuvre de leurs débuts scéniques, en 2013, même si l’on sent l’influence directive de Dania leur aîné.
Ce beau programme est complété par des premières au disque: la Romance pour violon et piano de 1901 par Gabriel et Dania, dont le duo se produit et enregistre régulièrement, œuvre de salon d’une grande fraîcheur, ainsi que les Variations chantantes sur un air ancien pour violoncelle et piano (1909), de facture académique mais au charme romantique indéniable. Les deux Improvisations sur des airs irlandais de 1911, également pour violoncelle et piano, ne renient pas leur origine salonarde et sont interprétées ici avec un chic inimitable.
Le site du Quatuor Tchalik
Olivier Brunel
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