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11/11/2020 «Stille Liebe»
Robert Schumann : Romanzen und Balladen, IV, opus 64: 3. «Tragödie» – Belsatzar, opus 57 – Zwölf Gedichte von Justinus Kerner, opus 35 – Drei Gesänge, opus 31: 1. «Die Löwenbraut» – Romanzen und Balladen, II, opus 49: 1. «Die beiden Grenadiere» & 2. «Die feindlichen Brüder» – Fünf Lieder, opus 40 Samuel Hasselhorn (baryton), Joseph Middleton (piano)
Enregistré à Entraigues-sur-la-Sorgue (17-20 juillet 2019) – 64’23
Harmonia Mundi HMM916114
Sélectionné par la rédaction
Voici un enregistrement qui pourrait bien donner un coup de sang neuf à la discographie de lieder de Robert Schumann.
Pour les lieder chantés par un baryton les références ne manquent pas. Dietrich Fischer-Dieskau en a enregistré l’intégrale avec le pianiste Christoph Eschenbach dans les années 1970. Matthias Goerne, quarante ans plus tard, en a gravé deux cycles. Hans Hotter et Hermann Prey en ont enregistré peu mais tous superbes. Et voici que paraît, pour son premier enregistrement chez Harmonia Mundi dans la collection «Harmonia Nova» consacrée aux jeunes interprètes, un magnifique florilège de lieder, romances et ballades par le baryton allemand Samuel Hasselhorn. Cet interprète de 30 ans natif de Göttingen, qui a remporté en 2018 le Concours Reine Elisabeth de chant et qui est membre depuis deux saisons du Wiener Staatsoper, a déjà enregistré pour des éditeurs allemands des récitals de lieder remarquables consacrés à Pfitzner, Reimann, Schubert ainsi que le cycle Les Amours du poète de Schumann.
Ce nouvel album regroupe des lieder de la prolifique année 1840 durant laquelle Schumann put épouser Clara, et principalement le recueil Opus 35 sur des poèmes de Justinus Kerner. Il est complété par quelques ballades et par l’Opus 40 sur des poèmes d’Andersen traduits par Chamisso. Un magnifique programme et un sans-faute absolu tant par les qualités vocales que la sûreté du goût et du style des deux interprètes. Le timbre est magnifique, versatile en couleurs, la diction exemplaire. Sa tessiture très large lui assure une facilité dans ces lieder qui sollicitent autant l’extrême aigu, comme dans l’Opus 35, que le registre grave dans les ballades Belsatzar ou «Les Deux Grenadiers». Les Kerner-Lieder sont admirables, les interprètes rendent magnifiquement la mélancolie de ces poèmes. Les passages pianissimo dans l’aigu de «Stirb, Lieb’ und Freud’», la tendresse de «Stille Liebe» (qui donne son nom à l’album), la gravité de «Stille Tränen», le mystère de «Wer macht dir so krank?», tout dans ce cycle force l’admiration. Magnifiques aussi les romances et ballades, notamment «Tragödie», qui ouvre le récital, ainsi que «Les Deux Grenadiers», chanté avec passion, sans l’expressionnisme qui le guette trop souvent.
Joseph Middleton, qui était son pianiste désigné lors du Concours Reine Elisabeth, est un partenaire attentif, qui relance sans cesse le discours du chanteur avec qui il forme un duo parfait. Un enregistrement hautement recommandé!
Le site de Samuel Hasselhorn
Le site de Joseph Middleton
Olivier Brunel
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