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04/05/2001
Rossini, Un petit train de plaisir, œuvres complètes pour piano, vol. 3.
Paolo Giacometti, 1 CD Channel Classics CCS 16098



Vraisemblablement composés entre 1857 et 1868, date de la mort de Rossini, les Péchés de vieillesse composent un vaste ensemble de pièces vocales (que l'on songe par exemple à la savoureuse Chanson du bébé dans l'interprétation de Thomas Hampson) mais aussi, ce qui est sans doute moins connu, pour divers instruments et notamment pour le piano ; réalisé sur un magnifique piano Erard de 1849, ce disque en présente un nouveau florilège, après deux autres déjà publiés par le pianiste italien Paolo Giacometti.
Rossini s'amuse, le pianiste aussi et l'auditeur suit la plupart du temps, le sourire au coin des lèvres : il y a là des pièces très humoristiques, se moquant des poncifs de la musique et de ses tics, telle cette Valse torturée ou Des tritons s'il vous plaît, faux exercice harmonique déglingué, ou bien encore Petite Caprice (sic) qui raille Offenbach ! Dérision donc mais aussi citations, voire auto-citations comme dans la pièce poignante, intitulée Marche et Réminiscence pour mon dernier voyage où s'insèrent des motifs de Guillaume Tell et du Barbier….sur fond de marche funèbre. Mais le clou du disque est sans conteste le merveilleux Petit train de plaisir comico-imitatif pour lequel le pianiste a eu la bonne idée de s'adjoindre un récitant qui énonce sur la musique déjà très expressive et vraiment très drôle, les petites annotations dont Rossini a semé sa partition ! La cloche sonne, le train s'ébranle, il y a un accident, des morts et on termine par l'annonce solennelle de la douleur aiguë des héritiers, traduite par…. un morceau pétillant de vie et d'allégresse ! Irrésistible.
Il faut toutefois noter que près de soixante-dix minutes de plaisanterie, même judicieusement entrecoupée de moments plus contemplatifs, c'est beaucoup. Les pièces sont parfois longuettes et répétitives et les "poncifs" même utilisés à fin de caricature finissent par lasser. La faute en revient sans doute au format du CD, s'agissant de pièces destinées à la maison, au salon, au divertissement personnel, amical ou domestique.
Le pianiste n'est au demeurant aucunement en cause : jeu engagé, avec juste ce qu'il faut de distance pour ce genre d'exercice, agilité et virtuosité, excellent sens du rythme et surtout très belle sonorité lumineuse jouant sur les couleurs du piano ancien. A consommer donc de façon modérée, les jours de tristesse !


Florence Trocmé

 

 

 

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