About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

06/19/2020
Erich Wolfgang Korngold : Violanta, opus 8
Annemarie Kremer (Violanta), Michael Kupfer-Radecky (Simone Trovai), Norman Reinhardt (Alfonso), Peter Sonn (Giovanni Bracca), Soula Parassidis (Bice), Anna Maria Chiuri (Barbara), Joan Folqué (Matteo), Cristiano Olivieri, Gabriel Alexander Wernick (Soldats), Eugenia Braynova, Claudia De Pian (Servantes), Coro del Teatro Regio, Andrea Sacchi (chef de chœur), Orchestra del Teatro Regio, Pinchas Steinberg (direction)
Enregistré en public à Turin (21 et 23 janvier 2020) – 79’28
Dynamic CDS7876


Must de ConcertoNet





L’enregistrement de la première italienne de l’opéra de jeunesse Violanta d’Erich Wolfgang Korngold (1897-1957) paraît à la fois sur les supports audio et vidéo. Une découverte de taille!


Créé en mars 1916 à Munich sous la direction de Bruno Walter, Violanta, opéra en un acte sur un livret de l’Autrichien Hans Müller-Einigen, possède en germe le charme Mitteleuropa et le parfum vénéneux et délétère qui sont l’essence de son chef-d’œuvre, La Ville morte, composé cinq années plus tard. Par son action dramatique brutale et passionnée, il rappelle aussi le vérisme italien. Son action, comme c’était de mode en ce début de siècle à Vienne, se passe en Italie, à Venise précisément pendant le carnaval. Le spectacle de cette première en Italie eut lieu au Teatro Regio de Turin en janvier 2020 dans une élégante production signée Pierluigi Pizzi, sous la direction de Pinchas Steinberg. Le spectacle est visible sur la chaîne Internet YouTubeavec des sous-titres français et Dynamic en publie le DVD en même temps que la version audio sur CD, accompagnée d’une notice très bien iconographiée avec le livret bilingue (allemand/anglais) et un texte d’accompagnement passionnant et extrêmement bien documenté de Donatella Meneghini.


L’œuvre, qui dure une heure vingt dans cet enregistrement, est, comme il était courant en ce début de siècle viennois, composée en un acte avec un intermezzo central. On pense souvent à Salomé devant sa progression dramatique mais on est plus proche de l’atmosphère des opéras de Zemlinsky, le maître de Korngold, et du Schoenberg d’Erwartung. Mais l’œuvre est profondément singulière et étonnement bien composée pour un deuxième opéra (L’Anneau de Polycrate, composé deux ans avant, était souvent représenté avec Violanta). La discographie de cet opéra se résumait à un enregistrement munichois de 1980 dirigé par Marek Janowski avec Eva Marton, Walter Berry et Siegfried Jerusalem.


La distribution comporte trois personnages principaux qui portent cette représentation à bout de bras avec ses arcs dramatiques constamment tendus. Annemarie Kremer, grand soprano dramatique, fait évoluer le personnage de Violanta, de la coquette qui se rend au carnaval jusqu’à la scène finale de son sacrifice passionnel, avec une voix certes très tendue et aux limites de la rupture mais aussi une grande sensualité. Simone, son mari jaloux, est incarné par Michael Kupfer-Radecky, tour à tour brutal et subtil. Le ténor Norman Reinhardt est parfait dans le rôle du vil séducteur Alfonso, à qui il donne avec des moyens considérables sa dimension héroïque. Belle prestation aussi du contralto Anna Maria Chiuri dans le rôle de la suivante Barbara.


Pinchas Steinberg porte à incandescence un Orchestre du Teatro Regio de Turin (et son chœur) et fait miroiter de mille feux et couleurs cette partition rutilante dans laquelle Korngold a mis toute sa science orchestrale et utilisé une foule d’instruments inhabituels à l’opéra (célesta, piano, glockenspiel, mandoline) pour créer un tissu sonore opulent à la fois magique et inquiétant.


Olivier Brunel

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com