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06/01/2020
Henri Duparc : Chanson triste – Soupir – Au pays où se fait la guerre – L’invitation au voyage – La Vague et la Cloche – Elégie – Extase – Le Manoir de Rosemonde – Sérénade florentine – Phidylé – Lamento – Testament – La Vie antérieure
Emmanuel Cury (baryton), Sandra Chamoux (piano)
Enregistré au Prieuré de Chirens (18-20 avril 2019) – 60’29
Calliope CAL 2079
Cette intégrale réunit les mélodies composées par Henri Duparc (1848-1933) entre 1869 et 1884, treize sur les dix-sept que le compositeur a décidé de laisser à la postérité. Elles sont chantées dans un ordre chronologique qui n’est pas celui retenu par Duparc dans son édition définitive de 1902. Le livret qui accompagne cet album est fort bien réalisé et se fonde sur le livre Les Mélodies de Duparc de Rémy Stricker (Actes Sud) disparu en novembre 2019 à qui l’enregistrement est dédicacé. Il comporte en regard des textes des mélodies des extraits de lettres, d’articles qui éclairent les circonstances de leur composition, autant de pistes données à l’auditeur pour entrer dans ce parcours créatif assez paradoxal. Ainsi défilent les échanges avec sa famille et les compositeurs Jean Cras et Vincent d’Indy en regard des poèmes de Théophile Gautier, Charles Baudelaire, François Coppée, Thomas Moore, Jean Lahor, Leconte de Lisle, Armand Sylvestre et Robert de Bonnières.
Les interprètes, Emmanuel Cury et Sandra Chamoux, collègues au Conservatoire de musique de Grenoble, sont dans une osmose artistique parfaite. On sent que ce parcours a été longtemps mûri et rodé avant d’être enregistré. Si certaines des mélodies demandent au baryton de dépasser un peu ses moyens naturels, l’essentiel à la réussite d’une telle entreprise est là. Style, sens dramatique et diction sont irréprochables tout comme l’accompagnement pianistique de Sandra Chamoux qui joue un Blüthner dont le son mélancolique convient si bien à ces mélodies.
Un parcours parfaitement réussi et qui se place très bien parmi les enregistrements déjà existants signés José van Dam (Forlane), Zeger Vandersteene (Rodepomp), Hugues Cuenod (Nimbus), Konrad Jarnot (Oehms), Ludovic de San (Arcobaleno) et Gérard Souzay (Decca).
Olivier Brunel
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