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04/12/2020
«Her earliest recordings and Chopin, Liszt & Villa-Lobos»
Manuel de Falla: Noches en los jardines de Espana [1] – Cuatro piezas espanolas: 4. Andaluza [2]
Johannes Brahms: Variations sur un thème de Paganini, opus 35 [3] – Intermezzo, opus 117 n° 1 [4] – Klavierstücke, opus 76: 2. Capriccio [4]
Franz Liszt: Méphisto-Valse n° 1, S. 514 [3] – Trois Etudes de concert, S. 144: 3. «Un sospiro» [5] – Deux Légendes, S. 175: 2. «Saint François de Paule marchant sur les flots» [5]
Pierre Vellones: Toccata, opus 74 [3]
Frédéric Chopin: Fantaisie en fa mineur, opus 49 [5] – Nocturne, opus 27 n° 2 [5] – Etudes, opus 10 n° 5 et opus 25 n° 1 et n° 11 [5]
Heitor Villa-Lobos: A próle do bébé [6] – Chôros n° 5 «Alma brasileira» [7]
Aline van Barentzen (piano), Orchestre symphonique du Gramophone, Piero Coppola (direction)
Enregistré à Paris (7 [1] et 11 [2] juin 1928, 15 juillet 1941 [3], 4 juin 1947 [4], 24 janvier et 14 février 1956 [6], 1957 [5] et 15 mai 1958 [7]) – 147’44
Album de deux disques APR 6031
Les archives sonores de la pianiste franco-américaine Aline van Barentzen (1897-1981) ne sont pas légion. Cette nouvelle parution qui comporte à la fois des enregistrements électriques et magnétiques donne une bonne idée de la variété du répertoire de cette interprète. Les renseignements biographiques que l’on peu glaner sur Internet sont pauvres et entachés d’inexactitudes. Notamment Wikipédia, qui reprend la notule du Dictionnaire des interprètes d’Alain Pâris (Robert Laffont, «Bouquins»). Cet album de deux disques publié par l’éditeur APR dans sa collection «The French Piano School» offre un très long texte de Jonathan Summers qui renseigne autrement plus sur sa biographie, notamment sur ses origines et sa jeunesse d’enfant prodige, et lève le doute sur certaines inexactitudes sur sa formation et sa carrière trouvées çà et là. Celle qui garde surtout une réputation de pédagogue (ses deux élèves les plus célèbres en activité sont Cyprien Katsaris et Jean Philippe Collard) a été une concertiste très active et investie dans la création, comme l’atteste la présence d’œuvres de Villa-Lobos de qui elle créa La Famille du bébé (dont elle est dédicataire du second livre).
La discographie de cette excellente pianiste est assez pauvre même si tous les apprentis pianistes ont possédé dans les années soixante son microsillon de «Classiques favoris du piano» édité par Trianon. Ont été réédités sur CD des Sonates de Beethoven et des œuvres de Chopin. Le site internet qui offre l’écoute de tous les microsillons et liens YouTube disponibles est une véritable mine pour ses admirateurs.
Le premier des deux disques, qui regroupe des enregistrements réalisés pour le 78 tours entre 1928 et 1941 pour HMV (les numéros de matrices sont très précisément indiquées dans le livret), comporte Nuits dans les jardins d’Espagne de Falla avec un orchestre (un peu rêche acoustiquement) dirigé par Piero Coppola ainsi qu’«Andaluza». Ses célèbres Variations sur un thème de Paganini ainsi que quelques pièces isolées de Brahms, une ébouriffante Méphisto-Valse de Liszt et une intéressante Toccata de Pierre Vellones complètent ce programme. Dans cette partie, le piano sonne parfois un peu sec mais l’inspiration de l’interprétation est toujours superlative.
Le second disque, de meilleure qualité technique, reprend ses célèbres enregistrements Pathé de 1956-1958 des deux livres de La Famille de bébé et de Chôros n° 5 «Alma brasileira» de Villa-Lobos qu’avait réédité EMI dans son coffret «Villa-Lobos par lui-même». Un bel ensemble Chopin, avec principalement la Fantaisie en fa mineur, montre la pianiste au meilleur de sa sonorité et de son inspiration.
Olivier Brunel
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